134 I. LOBIUC ÉLÉMENTS ROUMAINS DAkS LA TERMINOLOGIE PASTORALE ET DE L’ÉLEVAGE DU BÉTAIL CHEZ LES HUTZULES (Résumé) L’article représente la première partie d’une recherche plus ample concernant l’influence de la langue roumaine sur un groupe restreint de parlers hutzules de Roumanie, situés à la limite méridionale du territoire hutzule, à savoir les parlers de la vallée de la rivière Mol-dovitza, pratiqués dans les villages; Moldovitza, Valea Boului, Ciumîrna, Demacusa, Putna-Secrieç, Raçca et Argel. L’auteur présente ci-contre les résultats des enquêtes qu’il a entreprises pendant les années 1967, 1968, dans ces localités. Il donne, tout d'abord, quelques brèves observations d’ordre général concernant le caractère spécifique de ces parlers, la nécessité d’y étudier les éléments allogènes — et surtout roumains — qu’on y rencontre, l’historique de l’établissement des Hutzules dans la vallée de la Moldovitza et les occupations qu’ils pratiquent, la nature, l'ancienneté et la périodicité de l’influence roumaine sur leurs parlers, enfin, des données sur l’enquête (questionnaires, informateurs, transcription) varia. La Liste des Emprunts comprend des mots groupés en secteurs, par thèmes, et dans le cadre de chaque secteur, alphabétiquement. Chaque article comprend: le mot hutzule (et ses variantes, lorsque celles-ci existent), la valeur grammaticale, la signification (le plus souvent possible), l’isoglosse de l’emprunt dans le restant des parlers hutzules et autres, son caractère fonctionnel (existence ou absence de synonymes), l’étymone, avec le plus d’attestations possibles dans les parlers daco-roumains (les ouvrages y relatifs sont indiqués entre parenthèses rondes, toute autre référence bibliographique est donnée entre parenthèses droites; sont indiqués aussi les travaux qui proposent ou soutiennent justement l’étymologie que donne l'auteur; il cite parfois aussi des opinions contraires.) Suivent les dérivés propres ou autres emprunts à la famille du mont-titre. Les commentaires, parfois, sont donnés en notes (celle-ci, souvent, consignent certaines manifestations de bilinguisme des informateurs). Tous les matériaux ukrainiens sont donnés en translittération. L’accent y est régulièrement noté. Pour différentes raisons, le travail ne peut porter aussi sur les emprunts, du reste fort nombreux, concernant la zoonomastique hutzule ou le monde végétal (bien que, bon nombre d’entre eux, soient dans un rapport évident avec le domaine qui nous intéresse). La troisième partie enregistre quelques calques sémantiques et phraséologiques, pour la plupart non mentionnés dans les ouvrages consultés par l’auteur. Une rubrique à part consigne les mots dont l’origine roumaine est douteuse, ou insuffisamment prouvée ou encore fort controversée, dans les parlers hutzules et en général ukrainiens. Les Conclusions portent sur l’entière intégration des quelques 170 emprunts dans le système lexical-sémantique des parlers récepteurs; la difficulté de distinguer les emprunts antérieurs, de ceux ultérieurs, à l’établissement des Hutzules dans la vallée de la Moldovitza, cette difficulté provenant du fait que leur bilinguisme a modifié et continue de modifier la phonétique des emprunts et que la simple absence de tels emprunts dans d’autres parlers car-pato-ulcrainiens ne peut représenter qu’un critère relatif de différenciation des deux couches; l’opportunité de traiter de certains mots considérés, parfois, comme étant des emprunts au slave du Sud (bulgares) ou à la langue hongroise, opérés directement chez les Hutzules,* mais que l’auteur estime être des lexèmes de provenance roumaine. On y préconise l’enregistrement exhaustif des matériaux linguistiques roumains transférés dans les parlers investigués, à des époques, par des voies et dans des circonstances distinctes.