Silvia Ml à LE « DOPLNOK » ET SON CORRESPONDANT EN ROUMAIN. La grammaire de la langue slovaque comprend une syntaxe dite « doplnok » qui ne peut s’encadrer dans aucun genre de syntaxe existant en roumain et reconnu par la grammaire roumaine. La problème de la traduction de ce genre de syntaxe nous a conduit à étudier le problème du « correspondant du dcplnck en roumain. « En slovaque le doplnok est exigé par tous les verbes de mouvement, qui sont les seuls à foimer la partie de la proposition qui se rapporte au sujet. Le doplnok complète, achève le sens grammatical et lexicolique de la proposition. Il n’y a pas bien longtemps, on considérait en linguistique slovaque et tchèque que le doplnok pouvait compléter et suivre même un verbe copulatif. De tels cas peuvent être discutables et ne résistent pas, à notre avis, à une analyse sérieuse1. La plupart des verbes qui régissent cette catégorie grammaticale sont les verbes de mouvement, c’est-à-dire les verbes qui par leur valeur et leur sens lexicologique indiquent un mouvement d’un endroit à un autre. Le doplnok est celle des catégories grammaticales qui exprime la propriété qu’a le substantif pendant l’action, propriété qui dirige l’action2. Par exemple, odobral sa smutny ku svojej mamicke (Kalinciak), a plecat trist spre mama lui (il est parti triste vers sa mère), ou, Sadol si do voza a zamyslenÿ iëiel do Levic s-a açezat în cârutâ si îngîndurat a pornit spre Levica (il s’est assis dans la charrette et pensif il est parti vers Levic). Les adjectifs triste et pensif n’indiquent pas un mode d’action, ils ne peuvent donc pas être considérés comme des compléments circonstanciels de manière, mais ils complètent le sens de la proposition, du point de vue grammatical et lexicologique, indiquant que, au moment où l’action a lieu, le sujet se trouve dans un certain état d’âme, il a une qualité. Le sens des propositions citées ci-dessus peut être rendu ainsi : lorsqu’il est parti vers sa mère il était triste, ou « il est parti vers sa mère et il était triste ». L’adjectif triste n’indique pas le mode d’action du verbe « partir ». Nous disons par exemple en roumain : « Pârea cà printre nouri s-a fost deschis o poartâ / Prin care trece albâ regina noptii moartâ ;.........._ 1 Par exemple: Byla rei o nàs o obom, soit en roumain: a fost vorba despre noi amlndoi (il a été question de nous deux), Amîndoi (deux) est considéré doplnok. Tràvnicek, Mluvnice spisovné cestiny, Brno, p. 152. 1947. a Ibidem, loc. cit. 6a