ont vécu en Dacie, faisaient partie pour la plupart de ce groupe des Slaves méridionaux 6. Il est assez difficile de les déterminer, parce que les sources manquent. Les recherches archéologiques et linguistiques de chez nous, en sont, dans ce domaine, à peine à leurs débuts. Il nous est donc d’autant plus difficile de déterminer à quel groupe appartenaient les Slaves du nord de la Transylvanie et de la Tisa supérieure, quelle langue ils parlaient et quelle culture ils avaient. Les informations sur ces Slaves sont encore plus pauvres, parce que les historiens et les géographes antiques venaient rarement en contact avec cette région. Dans la région de la Tisa supérieure et à l’embouchure du Mures, les Slaves sont signalés déjà depuis le IIIe siècle de notre ère. Ils se caractérisaient par la culture des « tombeaux fosses », nommée « preworska »7. La Tabula Peutingeriana mentionne, entre la Tisa et le Danube, par deux fois les Vénètes, dénomination générale des Slaves occidentaux. Nous possédons quelques informations sur la culture matérielle de ces Slaves. Priscus, venu au Ve siècle comme envoyé de l’empereur Théodose à la cour d’Attila en Panonie, nous dit que ces Slaves connaissaient la boisson faite de miel fermenté gr. «¡xé$oç», si. medü », = miel, goth. midus, iran. madu (peut-être d’origine thrace. i.-e. medhu). Un peu plus tard Jordânès emploie dans la description de l’enterrement d’Attila le mot «strava» qui signifie aujourd’hui en slave « nourriture», mais qui aupravant signifiait « repas offert en l’honneur du mort ». Ces mots auraient pu provenir autant des Slaves méridionaux, que des Slaves occidentaux8. C’est toujours vers le début du VIe siècle que les Slaves se sont établis dans la Tchécoslovaquie d’aujourd’hui9. Ces Slaves de même que ceux de la Tisa supérieure, étaient renommés pour leur habileté à travailler le fer10. Les Slaves établis en Transylvanie travaillaient bien, eux aussi, les métaux. Dans le tumulus découvert récemment dans le village de Someseni près de Cluj on a trouvé des ornements en métal et des boucles de ceintures, des anses et des cerceaux en fer provenant de seaux en bois. On y a découvert aussi des ornements en argent joliment travaillés, une boucle d’oreilles etc. On y a trouvé ensuite des vases en argile, travaillés à la roue actionnée à la main et ornés de lignes droites ou de vagues ondulées. Ce tumulus date approximativement de l’an 800. Les tas d’or du podium montre que le mort avait été un chef slave, auprès duquel on a incinéré sa veuve, ses domestiques et ses animaux familiers11. Alors les Slaves de Transylvanie avaient donc des traditions et des coutumes qui se sont interpénétrés avec celles des 6 T. h. Splawiûski, affirme que les Slaves établis dans la vallée de la Tisa jusqu’au sud du confluent de cette rivière et du Mures seraient, eux aussi, une partie des peuplades slaves méridionales. (Cf. ouvr. cité, p. 367 et Poczqtki slowian, p. 13 et suiv). 7 T. h. Splawinski, Poœstanie..., p. 374. 8 Voir, J. Stanislav, Dejiny slovenského jazyka, I, Bratislava, 1956, p. 100. 9 J. Filip, Pocâtky slovanského osidleni v Ceskoslov.nsku, Prague, 1946, p. 75. 10 V. K r i 6 k a, Vytvarnÿ prejav slovenského praveku, Martin, 1942, p. 27. 11 M. M a c r e a, Necropola de la Someçcm, dans « Tribuna », Cluj, 1957, nr. 8. 170