ex grand postelnic 7. Tous les manuscrits cités plus haut renfermant les textes des chroniques slaves de Moldavie, contiennent également sur leurs pages des copies des chronographes universels slaves ou des chroniques bulgares et serbes écrites par ces mêmes copistes. Le manuscrit no. 649 de l’Académie de la République Populaire Roumaine contenant la chronique de la Moldavie et dénommée par l’éditeur Chronique de Bistrita, renferme entre ses pages aussi une copie de la chronique slave (en langue moyen bulgare) de Constantin Mana-sses, tandis que les codex de Kiev et de Léningrad contenant les deux versions de la chronique de Poutna renferment également une chronique bulgare du XVème siècle, des annales serbes et un chronographe universel 3. De la comparaison des chronique slaves du XVème siècle de Moldavie avec ces textes il ressort clairement que ceux-ci leur ont servi de modèle. Ainsi le titre de la chronique de Poutna est: Bref récit touchant les princes de Moldavie, cependant que le titre des chroniques serbes est: Bref récit touchant les princes de Serbie9, tandis que la chronique slave de Georges Amartolos est intitulée: Bref récit des choses advenues depuis Adam jusqu’aujourd’hui10. D’autre part dans la chronique dite de Bistrita se trouve un sous-titre: Les tzars de Moldavie u, et dans le texte le prince de Moldavie est appellé tzar. Or les voévo-des de Moldavie n’ont jamais songé à s’intituler tzars, c’est à dire, empereurs Le scribe a dû à coup sûr avoir sous les yeux une chronique dans laquelle les monarques de Byzance, de Rome ou d’ailleurs étaient désignés sous ce nom de tzars. Un texte d’annales serbes porte également le titre D’Annales des tzars serbes 12. Une troisième preuve du fait que l’origine des annales moldaves se trouve dans l’imitation de historiographie slave réside dans l’ordre de l’exposé de la chronique dite de Bistrita. Avant de parler du règne d’Alexandre le Bon et de ses fils appartenant à la première moitié du XVème siècle, le chroniqueur abandonnant l’exposé chronologique des événements, se borne a énumérer les fils du prince avec leurs mères, leurs femmes et leurs enfants ls. Ce caractère généalogique et non point chronologique d’un partie de la chronique, qui garde pourtant sa forme chronographique avec son groupement d’après les dates de l’année du mois et des jours, correspond aux « Rodoslovies » serbes où l’on expose la généalogie de la famille régnante, la vie des fils du prince, suivie par l’énumeration des femmes et des enfants et de tous les descendants 14. La genèse des chroniques contenant l’histoire de la Moldavie peut être retracée grâce au stade intermédiaire de certaines chroniques slaves d’histoire générale copiées en Moldavie et enrichies de passages touchant l’histoire moldave sous forme d’interpollations isolées. Telle est par exemple la chronique « serbo-moldave » du monastère de Neam£, qui est une chronique universelle, 7 P. P. P a n a i t e s c u, Cataloyul manuscriselor slave de la Bibliothèque de l’Acadéinie de la Republique Populaire Roumaine), (sous presse). 8 Pour la description détaillée des ces manuscrits cf. I. Bogdan dans ses introductions aux éditions citées plus haut des chroniques moldaves. 9 Cf. L. Stojanovié, Cmapu cpncKU podocAoeu u Aemonucu, St. Karlovitz, 1927, p. 3. 10 Manuscrit slave de l’Académie de la République Populaire Roumaine no. 320. 11 I. Bogdan, Vechile cronice p. 35. 12 L. Stojauovic, ouvr. cité, p. 177 — 190. 13 I. Bogdan, ouvr cité, p. 35 — 36. 14 L. S t o j a n o v i 6, ouvr. cité, p. 1 — 59. 150