quoique, comme on l’a appris plus tard, le mouvement devait commencer partout simultanément12. Cependant à Braïla ce n’était pas Tatici mais le bulgare Vasile Ciardakliev13 qui n’était autre que le capitaine Vasile Vîlkov, dont il sera question aussi dans les révoltes qui suivront plus tard, qui était considéré comme le véritable chef. Originaire de Kotel, Vasile Ciardakliev avait pris part à la guerre russo-turque de 1828—1829 ; il s’était replié à Brâila14 avec les troupes russes et avait reçu la nationalité roumaine après avoir été citoyen russe pendant quelque temps. En 1836 il avait obtenu de nouveau la nationalité russe. Depuis la guerre il portait le nom de capitaine Vîlkov mais il ne faut pas le confondre en tous cas avec le comte Vasoievici « comme le croyait le général von Hauer »15. On suppose que c’était lui qui faisait la liaison avec les bulgares qui se trouvaient à l’intérieur du pays et qu’il disposait de «ressources vraiment effrayantes en argent, en armes, en poudre et en insurgés ». Il était bien connu à Braïla où il avait travaillé chez le commerçant Hagi yonitza Procopiou. Ce n’est qu’au dernier moment que Tatici avait pris le commandement à sa place pour hâter le mouvement qui aurait dû commencer en Août16. En compagnie de Tatici, Vîlkov commence d’abord en secret et ensuite au grand jour à recruter des volontaires. Le 11 Juillet, au moment où les dirigeants de Brâila se rendirent compte de la situation, les inscriptions continuaient au vu et au su de tout le monde. Immédiatement I. St. Rusescu qui remplaçait le préfet Slatineanu mit le « département de l’intérieur » au courant, et prit d’un commun accord avec les autres autorités, les premières mesures. Par malheur le nombre des soldats de la garnison était des plus réduits et ne dépassait pas 30 hommes. Peu de temps avant, à cause des révoltes de l’Empire turc (Ni§ 1841) les soldats de la garnison de Braïla avaient été répartis dans tous les ports danubiens de la Valachie pour surveiller la frontière du côté turc et leur nombre était surtout plus élevé à Zimnicea qui comptait beaucoup de bulgares habitant Alexandria et Mavrodin qui en était voisin. Le commandant R. Golescu et le lieutenant Pappasoglu se trouvaient là — bas avec une partie des soldats 17. C’est pourquoi on décida de ne pas attaquer les volontaires mais de procéder avec « douceur ». C’était aussi l’avis des citadins et les consuls étrangers18 eux-mêmes croyaient que c’était mieux ainsi. Le pont de Vâdeni fut interdit à la circulation afin de couper les communications entre les rebelles et Galatz. Le même jour, vers le soir, les rebelles affichaient dans un des grands cafés considéré comme le casino de la ville, une proclamation adressée aux dirigeants 12 Rapport de H u b e r dans Romanski, ouvr. cité, p. 102. 13 A. S a v i c h, Memoriile câpitaniilui Vasile Vilkov, Braïla, 1872, p. 3. 14 A. S a v i c h, ouvr. cité, p. 51 et suivantes. 16 Romanski, AecmpuücKU doKyMenmu no Hu.iuK.omo ôtAzapcKo BT>3cmaHue onvb 1841 zoduna, 1841, dans C 6. B.A. H. Sophie, 1912, p. 169-172. 16 Les émissaires étrangers avaient cherché jusqu’alors à faire la liaison entre les Bulgares de Moldavie et ceux de Valachie. Voir le rapport de Timoni dans Romanski, ouvr. cité, doc. 11, cf. F i 1 i 11 i, Turburäri revolutionäre, p. 234—235;. 17 F i 1 i 11 i, Turburäri revolutionäre, p. 287, Pappasoglu, ouvr. cité, p. 148. 18 Romanski, BpaujicKU HcmopuüKU, doc. 39, p. 118, et doc. 42, p. 120. 242