y livrer bataille aux chevaliers teuloniques. Les jeunes fiancés se jurent une foi éternelle. Mais la princesse attend vainement, car Boutou ne revient pas. De nouveaux prétendants demandent sa main, mais sont éconduits par elle. Une sorcière promet de lui ramener son fiancé. La jeune fille y consent. La nuit venue, le guerrier arrive et l’emporte sur sont cheval en un galop éperdu pardessus monts et vallons, à travers les forêts, par-dessus les rochers, au cri des hiboux effrayés par leur passage, aux hurlements sinistres des loups, etc. Les yeux de Boutou luisent dans la nuit comme deux charbons ardents. Aux questions de la jeune fille s’enquérant de leur destination, il répond qu’il se hâte vers le mont Pion (du massif du Ceahlâu) pour se rendre auprès du trône de la fée Dokia où s’élèvera leur tour. En route il conseille à la princesse de jeter l’un après l’autre le livre saint14, le chapelet et la croix qu’elle a emportés avec elle et qui alourdissent le train de sa monture. Le cheval franchit d’un bond le dernier rocher avec une sorte d’éclat de rire moqueur presque humain. Cet éclat de rire est répété comme un écho par le rocher de Dokia accueillant ses hôtes. Le jour point, un coq chante, une cloche du couvent de Hangou, localité moldave, sonne au loin. Le guerrier et sa fiancée se métamorphosent en une tour sur le mont Pion. Comme on le voit, cette ballade est du type «Lenore», et Asaki note en sous-titre que c’est une «imitation» sans préciser d’après qui. En fait il s’agit d’une adaptation fort fidèle de la ballade Ucieczka (La Fuite) d’Adam Mickiewicz15. Ici aussi la jouvencelle attend son bien aimé, parti depuis un an. Un prince envoie demander sa main, mais il est éconduit. Une sorcière amène l’élu de son coeur qui l’emporte sur son cheval dans la nuit. Ils galopent éperdument au croassement des corbeaux, sous le regard des loups aux prunelles embrasées,, etc. La jouvencelle s’enquiert du but de leur course. Le fiancé lui répond qu’ils se hâtent vers le mont Mendog16. Dans leur course folle la jeune fille jette au loin sur le conseil de son fiancé le livre sacré, le chapelet et la croix qui lui vient de sa mère. Ils arrivent au but et le cheval dans un long henni: sèment est secoué d’une sorte de rire humain. Les coqs chantent, les cloches sonnent, et soudain jouvencelle, cheval et cavalier disparaissent engloutis dans une tombe sans croix. Il est clair que les éléments essentiels sont les mêmes dans les deux ballades et nous pouvons ajouter que même les images poétiques sont le plus souvent identiques comme par exemple dans la scène de la conjuration par la sorcière: 14 Le livre saint = le livre de prières. 15 A. Mickiewicz, Dziela, Varsovie, 1955, t. I, P- 336 — 351. Cf. aussi la traduction récente de V 1 a i c u Blrna dans Mickiewicz, Poezii, Bucureçti, 1957 p, 126 — 132 qui ne donne qu’uné idée assez vague de l’original. 16 Sur la hauteur de Mendog près de Novogrôdek, lieu natal du poète, se trouvait un cimetière. 17 A. Mickiewicz, Dziela, I, p. 337. Mickiewicz Asaki Wtosy jego w wçza spl^cz Dwie obr^czki razem zhj.cz, Z lewej rçki krwi us$cz, A na wçza bçdziem klqé, W dwie obr^czki bçdziem d$c: Musi przyjsc i ciebie wzifj,é »17 « Din pâr çerpe vom forma Doâ inele-oi impreuna Din mic deget singe-i da Çi pe çerpe voi giura Cu inel oi descinta Va veni çi te va lua » 126