P. Olteanu AUX ORIGINES DE LA CULTURE SLAVE DANS LA TRANSYLVANIE DU NORD ET LE MARAMURES. Établis au nord des Karpathes, à peu près sur le territoire de l’actuelle Pologne, les Slaves ont été les voisins immédiats de la Dacie1. Les richesses de la Dacie en métaux précieux, en céréales, en sel, en marbre, en animaux, en miel etc. sont mentionnées depuis l’antiquité jusqu’aujourd’hui par beaucoup d’historiens, de géographes et de voyageurs2. Ces richesses ont mené du reste au développement de relations commerciales entre Daces et Slaves3 et ont toujours attiré les peuples migrateurs et voisins vers la Dacie. Depuis déjà les IIIe et IVe siècles de notre ère, les Slaves ont été poussés hors de leur berceau de la Vistule tant par l’établissement des Goths et des Gépides au bouches de ce fleuve, que par l’accroissement naturel de la population4. Ceux qui se sont dirigés vers le sud ont passé le Danube au commencement du VIe siècle, et vers la fin du VIIe siècle leur établissement dans les Balkans était terminé5. Les 25 peuplades slaves environ qui 1 Le slaviste polonais Tadeusz Lehr Splawinski a montré que le berceau des Slaves avait son centre dans la Pologne d’aujourd’hui mais que leurs extensions vers l’ouest et le sud-ouest étaient plus grandes que les considéraient la vieille slavistique. (Cf. 0 pochodzeniu i praojczyénie Slowian, Poznan, 1946, p. 9 et suiv., et Poczqtki Slowian, Cracovie, 1946, p. 8 et suiv. T. L. SptawiAski, a fait ensuite quelques rectifications à ses affirmations de ces travaux, sur la base des comptes rendus et des discussions qu’elles ont provoquées dans le monde des slavistes: (Cf. Powstanie, rozrost i rozpad wspôlnoiy praslowianskiej » dans « Przegl^d Zachodni », 1951, pp. 350 — 378). 2 Beaucoup de ces sources sont restées inconnues de notre historiographie. Signalons, par exemple, la Chronique universelle du Tchèque Jan de P u c h o w, « Sweta wsseho kronika... — 1554, Prague, qui donne une description détaillée de la géographie, de la population et des richesses de l’ancienne Dacie, existantes encore à son époque. 11 montre, entre autres, que, chez nous, l’or, se trouve en pailletes dans le sable des rivières, mais aussi en pépites pesant jusqu’à une livre et demie. Il décrit les gisements de sel du nord de la Transylvanie, les immenses carrières de marbre: il parle des aurochs et des chevaux sauvages à longue crinière, etc. (Feuillets DXLII et suiv.). 3 Un autre slaviste polonais, M. Rudnicki, a montré que les Slaves voisins de la Dacie ont certainement connu l’or et le fer de Transylvanie. (Cf. Dalsze dane do zasied-zenia Sloivian w dorzeczu Wiily i Odry, « Slavia Occidentalis », 1933, p. 304 — 341. 4 T. L. Splawiôski, Powstanie, rozrost i rozpad, p. 374. 5 Voir, L. N i e d e r 1 e, Slovanské starozitnosti, I, Prague, 1902, p. 210. 169