disposaient du sel des mines de Transylvanie. La population de la Dacie leur payait la dîme en sel, en bétail60. Mais la population de la Tisa supérieure du Maramureç n’était pas bulgare. Les Bulgares s’étaient établis plus au sud, vers le Mureç. Plus au nord il y avait les Slaves moraves, notamment les Slovaques. L’expression de l’Ano-nyme « sklaui et bulgari » signifie les Slaves (« Slovaques) et les Bulgares » et non « les Slaves bulgares » comme l’avait compris d’une manière erronée V. Chaloupecky 61. Les récentes études de toponomastique de la région ont renversé l’ancienne opinion, qui n’avait pas de fondement scientifique. L’hypothèse que les Slaves de la Tisa Supérieure auraient été des Bulgares a été revisée en partant de cette interprétation des sources et aussi en fonction des toponymes slaves de la Tisa supérieure et de la langue parlée par ces Slaves aujourd’hui encore. Les érudits terminent leurs recherches consacrées à ce problème par des affirmations catégoriques. Ainsi El. Moôr arrive à la conclusion que ces Slaves même étaient des Slovaques orientaux62. J. Stanislav affirme dans son dernier travail qu’il n’y a aucune preuve convaincante de l’existence d’une population bulgare dans cette région 63. Ondrej Halaga, s’occupant des établissements slaves de la Tisa supérieure, dit que l’hypothèse du caractère bulgare de cette population n’a pas la plus modeste base philologique. Non seulement la nomenclature topographique de cette contrée et la langue de la population ne présentent pas de caractères bulgares, mais elle ont un caractère nettement slave ocidental et plus correct même que celui des dialectes slovaques centraux voisins, qui ont une série d’éléments bulgares »64. E. Pauliny montre que dans le changement ë (jati>) ja de Gemer, on ne peut en aucun cas, parler de bulgarisme65. Les anciens Slaves moraves se sont maintenus dans la région de la Tisa Supérieure. En ce qui concerne ceux de Bodrog, c’est le slaviste hongrois Istvan Kniezsa qui l’affirme en soulignant qu’il y a une continuité entre la population slave d’avant les Hongrois et celle d’aujourd’hui. La même conti- 60 Al. G r e c u, Buigurii in nordul Dunärii in veac. IX —X, p. 223 — 236. 61 P. O 11 e a n u, Numiri slave in Transilvania de Nord (« Limbà çi lit. » III 1957, p. 185 — 215). J. Stanislav, Slovenskÿ juh v stredoveku I, p. 164 — 176, Dejiny, I, p. 175 — 180. V. C h â 1 o u p e c k ÿ, Dvë Studie k dëjinàm Podkarpalska, 1925, no. 30, p. 20, Staré slcvensko, p. 266 et suiv. 62 El Moor, Die si. Ortsnamen der Teissebene, (Zeitschrift für Ortsuamenforschung, VI, (1930), p. 105 — 140 avec une carte). 63 J. Stanislav, Dejiny 175—180 et Slovenskÿ juh I.II., 1948, Martin, p. 169 — 171, et Bolo juzné slovensko bulharské, dans « N⧠nârod » II, 1944, p. 199 — 221, où il souligne que toute la région du sud de l’ancienne Slovaquie était exclusivement slovaque, mais que le matériel linguistique n’en conserve aucune trace bulgare. » 64 « Tüto tézu vâak dnes nûtno revidovat'> prosto preto, ze nemâ ani na jskromnejsieho filologického podkladu. Nielen ze tunajsia topografickâ nomenklatura a najmä re£ tunaj-sieho obyvatel'stva nevykazuje ani prvky, ani charakter reci bulharské, aie dokonca, javi Charakter, vzorne éistÿ, nenastrbene zapadoslovanskÿ cislejäi a spravnejsi, nez süsedné nârecia stredoslovenské, ktoré vykazujü rad prvkov, shodnÿch s bulharëtinou » (O. R. H a-1 a g a, ouvr. cité, p. 20 — 21. 65 E. P a u 1 i n y, O. domnelom bulharizme, dans le volume d’hommage, à Todorov-Balan-Sophie, 1955, p. 338. 181