158 DIOMID STRUNGARU s’ajoutent d’autres gloses, également en roumain, d’un manuscrit slavon de 1581 (le no. 692 de la Bibliothèque de l’Academie de la R. S. de Roumanie), l’auteur conclue qu’à l’origine de la lexicographie roumaine reposent les gloses en roumain du XVIe s. Par ailleurs la présence des gloses roumaines au XVI siècle ne coïncide pas fortuitement avec l’époque de nos premières traductions du slave. L’activité de traducteur et celle de lexicographe allaient de pair si étroitement que la traduction de certains passages du ms. slave 692 découle par endroits mot à mot. La phase immédiatement suivante dans le développement de la lexicographie roumaine consiste dans l’établissement des premiers glossaires slavo-roumains, qui font leur apparition au XVIe siècle également. Un fragment inédit d’un manuscrit slave de Dragomirne offre, entre autres, de l’intérêt à ce sujet. Les gloses roumaines comme les glossaires slavo-roumains du XVI siècle sont une preuve péremptoire que la lexicographie roumaine a commencé à se manifester sous l’action des nécessités internes d’affirmer et de répandre la culture roumaine que recouvrait le vernis de la langue slavonne. Au XVIle s., la lexicographie roumaine est caractérisée par l’apparition de plusieurs lexiques slavo-roumains, les deux premiers, le lexique de Mardarie Cozianul (1649) et celui de Staicu (1660—1670) reposent sur le lexique de Berînda (1627). Quatre autres lexiques des trois dernières décennies du XVIIe s., représentent des copies ou des remaniements des lexique de Staicu. Pour mieux mettre en valeur le vieux trésor lexical roumain, l’auteur propose l’établissement d’une édition englobant tous les articles des lexiques mentionnés ci-dessus, mais classés alphabétiquement. C’est ce que préconisait, voici trois quarts de siècle, le grand slaviste roumain Ioan Bogdan.