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LA SUCCESION DES PRINCES DE MOLDAVIE JUSQ’AU RÈGNE D’ALEXANDRE LE BON D’APRÈS LES DOCUMENTS DU XIV SIÈCLE ET LES CHRONIQUES ROUMAINES SLAVONNES DES XV' ET XVI-e SIÈCLES
(Résumé)
     Cet article étudie la succession des princes de Moldavie au XIVe siècle telle que la font connaître les chroniques slavo-roumaines et il la confronte avec les données fournies par les autres sources historiques.
      En comparant entre eux le Synodikon du monastère de Bistrifa (« Pomelnicul de la Bistrifa), Les «Annales depuis qu’a commencé à exister le Pays de Moldavie» («Ai'TonHCinio ut toah immaaca MiiUOKCKdd si.UA’t» appelé par I. Bogdan « La chronique de Bistritza») et les deux variantes des Annales de Poutna avec la version roumaine du monastère de Bisericani, effectuée au XVIIIe siècle, la Chronique moldo-polonaise er la Chronique moldo-russe, l’auteur en arrive à cette conclusion qu’ils présentent de sérieuses divergences au sujet de la succession des princes de Moldavie au XIVe siècle. Ces différences s’expliquent — selon lui — par le fait que dans les chroniques en question les informations proviennent de traditions différentes, à savoir une tradition septentrionale (Poutna I et II; traduction de Bisericani), une tradition méridionale (chronique « de Bistri^a») et une autre centrale (Synodikon de Bistri{a). Les chroniques «moldo-polonaise» et «moldo-russe» sont en rapports avec les variantes de Poutna.
     De la confrontation des informations valables des chroniqueurs avec les autres sources, il appert que, en fait, il ne s’agit point d’une succession, comme on l’a cru jusqu’ici et comme cela semblerait ressortir des chroniques. Les princes appartiennent à des familles différentes (Sas n’est pas le fils de Dragosh et les voévodes Pierre, Roman et Etienne ne sont pas frères). C’est Roman seulement qui este le fils d’une « Muçata», qui n’a rien a voir avec Marguerite, la mère de Pierre, et qui tire son nom de celui de son mari, un Muçat inconnu. Roman est donc le premier des « Muçatins») et les premiers voévodes (Dragoç, Sas, Bogdan et La{cu) présentés successivement par les chroniques, ont régné en réalité simultanément sur des territoires-distincts du futur Etat unitaire moldave. (Autrement, l’addition des années de règne attribuées à chaque prince par les chroniques fournirait un total supérieur à la durée de l’intervalle de temps 1359—1400 !). Le processus de formation d’un Etat féodal unitaire à la place des différents fiefs a son point de départ dans le territoire des bord de la rivière de Moldova (d’où le nom qui s’est imposé à tout le pays) et il était achevé au début du règne d’Alexandre le Bon. C’est alors que la Moldavie atteint ses frontières historiques et naturelles et qu’elle commence à compter sur le plan international. On remarquera que dans les « Annales depuis qu’a commencé à exister le Pays de Moldavie» le règne d’Alexandre le Bon est spécialement mis en vedette.
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