des renseignements sur chaque année. Ce monsieur, contre toute attente, m’a dit qu’il ne pouvait se rappeler avec précision tout ce qui a été fait pendant les années précitées, et pas même bien de ce qu’il a été fait dans l’époque à laquelle il a été employé. Il m’a dit cependant que le Prince ne pouvait rien cacher sur cela, vu que les réquisitions ne regardent que la Porte. Alors je voulus m’informer sur les prix des moutons et des autres objets pendant l’époque de cinq années ; il m’a dit que la différence du prix n’était pas si grande, en effet les meilleures brebis en 1813 se vendaient 10 à 12 piastres la pièce, et le Prince dans le tableau de cette année ne compte qu’a 8 celui de la meilleure qualité; aujourd’hui on les vend à 14 piastres. V.e. observera que le tableau est tel que je le lui avais promis, c’est-à-dire on y met la quantité des objets requis, leur prix tarifé et leur prix vénal, on déduit ensuite la somme de la valeur tarifée de celle que forme la valeur vénale, et on se procure en conséquence les sommes que le pays a perdues, et voilà de quelle manière : en commençant par les trois premières pages du tableau sur lesquelles on voit marqués les objets perçus dans la première année 1812, on trouve dans la première page que les provisions en froment, c’est-à-dire 8 651 kile de blé de deux sortes qu’on nomme arnaout et Kirnow, et 2 335 kile d’orge, ont été exactement payées d’après le prix courant de blé et de l’orge dans cette époque; si l’exposé en est fidèle, on ne pouvait pas prétendre un meilleur payement; l’orge cependant me paraît à bon marché. Dans la seconde page on voit exposé ce qui a été levé en bois de construction ; le prix tarifé de ces objets monte à la somme de 44 381 pres et le prix vénal, à 188 156 pres; il en résulte une somme de 73 755 pre» que les habitants ont aussi perdue. Dans la troisième page on voit les provisions en suif d’une somme de 124 050 ocques, cette somme calculée d’après le prix vénal des objets, produit la somme de 170 567 pre8 et d’après le prix tarifé, comme on l’a aussi payé, la somme de 124 060 pre8 en déduisant donc la somme produite de la valeur tarifée de cette résultante de la valeur vénale le résultat en est un déficit de 46 508 pre», somme que les habitants ont perdue. De sorte que le pays a perdu en tout, pendant l’année 1812, la somme de 120 270 p. On n’a pas pris des moutons dans cette année vu que la saison on était passée, le Prince n’étant rentré en administration de la Province que le 2 octobre de l’année susmentionnée. Passons à présent dans la première page de l’année suivante 1813. On voit d’abord l’exposé du prix courant et du prix tarifé, ou fixé, des moutons, et on y observe, qu’il y a cinq espèces, dont la valeur est définitivement marquée dans le tableau et on en conclut que chaque mouton a été payé à quatre piastres à peu près. Il en résulte d’après le compte la somme de 108 600 pr«8 que les habitants on perdue à cause de cette histoire, on y fixe cependant à 50 000 moutons le nombre que la Province est en devoir de fournir chaque année. Dans le seconde page de la même année on voit les provisions en froment qui d’après l’exposé ont été exactement payées conformément aux prix vénal de l’époque. On arrive enfin dans les troisième et quatrième pages de la même année, où sont exposés la fourniture des bois de construction, et la provision en suif; on y découvre les sommes 145 000 pre» et 60 aspres et 139 259, encore pertes résultantes de ces deux objets requis, de sorte que toutes les pertes et dommages des habitants en 1813, consistent en 393 000 pre8 et 60 aspres. Les objets qui ont été perçus de nature comme les précités, dans les autres trois années suivantes, sont calculés dans le tableau de la même manière, il n’y a qu’une différence seulement, c’est que les dommages de la Moldavie s’augmentent progressivement chaque année. En arrivant à la dernière page du tableau, on voit les pertes et dommages de cinq années ensemble, formant en tout 3 005 594 ps et 30 asps, sans y compter 868 063 p8 perçues sous le nom de dépenses destinées aux travaux de forteresses au-delà du Danube, somme qui est contenue dans l’autre tableau que le Prince avait fait passer auparavant à notre ministre à Constantinople par le canal de v.e. et qui appartiennent aux réquisitions. Ces deux sommes ensemble, dont la dernière a été perçue en argent comptant, et la première est résultée des pertes que les paysans ont essuyées à cause de leurs chertés 1 requises, payées à vil prix, forment une somme de quatre millions à peu près, on pouvait hardiment ajouter à cette somme au moins un million encore et je veux démontrer la vérité de cette assertion; le Prince fixe — est c’est sur ce qu’il a avancé, qu’il a fait rédiger le tableau, où on pose cela pour base fondamentale — que le pays fournit 50 000 moutons par an et pas plus. Eh bien ! on en prend 70 000 et jusqu’à, 75 000, je sais cela de l’année précédente, et je le tiens de la bouche même des saîgis, ou entrepreneurs, car il y a quelques jours que j’ai eu (l’)occasion de voir (un de) ces saîgis, et voulant m’en informer et réaliser l’idée que j’avais conçue, je lui ai demandé en badinant avec un boyard qui se trouvait à côté de moi: « N’est ce pas que vous prenez par an 80 000 mouton?», «Non, il m’a repondu», «l’année dernière nous en avons pris 63 000, mais nous n’en prenons pas ordinairement moins (de) 70 000». Alors je lui ai dit qu’il devait prendre *) Aça în text. 324