Dans l’une on parle de l’instruction du loup dont la pensée est obsédée par les brebis et les chèvres: L'Histoire d'Ahikar est ignorée de la littérature polonaise, et ni la fable ■ci-dessus ni le roman d’Ahikar ne sont inclus dans la version de la Vie d'Esope qui a circulé en Pologne 4 qui fasse possible un contact par cette voie. Toutefois, on trouve dans le folklore polonais le proverbe: Môw, wilku, pacierz, a wilk: owca, baran » (Dis, loup, notre père qui êtes aux cieux, et le loup de dire: brebis, bélier)5, proverbe qui sans doute, doit être mis en relation avec une fable du type mentionné. Les corrélations entre VHistoire d'Ahikar et le folklore sont donc multiples. Des exemples comme celui que nous avons produit prouvent qu’il ne s’agit pas toujours de traces laissées par ce roman dans le folklore. D’ailleurs l’anecdote citée ci-dessus a constitué aussi le thème d’une fable écrite au moyen âge par Marie de France, D'un prêtre qui mit un loup à lettre 6. Elle apparaît donc dans une littérature ou le livre oriental n’a jamais circulé. En conclusion, le livre populaire intitulé l'Histoire d'Ahikar, reposant à l’origine, probablement, sur un fond folklorique, est entré dans la littérature de certains peuples slaves et dans la littérature roumaine, non pas comme une simple traduction, mais sous une multitude de formes narratives qui ont mis à profit la création folklorique locale. Elles ont été passionnément lues ou racontées, grâce à leur caractère vivant et populaire. Tout comme d’autres livres populaires, l'Histoire d'Ahikar a véhiculé des éléments folkloriques, qui et se sont propagés dans le folklore des peuples, par d’autres voies aussi. C’est une preuve' de plus que la littérature populaire écrite s’est implantée partout, grâce en premier lieu à son substratum folklorique qui l’a rendue accessible aux masses. 1 S. V. BARSOV, op. cit., p. il. 2 C’est l’ordre des lettres de l’alphabet cyrillique. 3 1. C. CHIT1MIA, op. cit., p. 320, « Que non, mon fils, car tu as été pareil au loup, lorsqu’il a été chez le maître d’école pour s’instruire. Et le maître lui dit: «Répété, loup, A B V G ». Et le loup dit: «aux agneaux, aux chevreaux, aux pourceaux». Et le maître lui dit: «pourquoi, loup, récites-tu, si mal?» Et le loup lui répondit : «Enseigne-moi, maître, plus vite, car les chèvres s’approchent du bocage ». C’est ainsi que je fus envers toi. 4 Cf. J. KRZYÉANOWSKI, Romans potski wieku XVI, Lublin, 1934, p. 139; IIe •éd., Varsovie, 1962, p. 149. 6 Z. GLOGER, Skarbczyk, II : Zabawy, gry, zagadki, zarty i przypowiefci, Varsovie, 1891, p. 67, nr. 358. 6 Cf. Die Fabeln der Marie de France, édition critique par Karl Warnke, Halle, 1898, p. 271, fable LXXXI : De presbytero et lupo ; p. 442 : les titres des diverses variantes de cette fahle. 4 Wllk HCf pi : H Wpf. CNf, TÍ HdoyiMJf A°kPS <* Th) nCl‘ AUK/Hl H il MNf Srto“1. „CHI, OyMHrtH c8tK KAKKd KHHT$ H PCKOUIC pHMH 43 rSKé. >1 — Ba, fàtui mieu, eá tu ai fost ca lupul, eind au mersu la dascàl sa invece carte, lar dascalu li zise: «Zi, lupe, A B V G2. lar lupul zise : « la miei, la iezi, la purcei ». lar dascalu ii zise: «càci zici, lupe, a§a raw?» lar lupul ii zise : « lnva\à-mà, dascàle, carte mai tare, eá se apropie caprele de crlngu ». A§a fui §i eu cu tine.3 426