Bien qu’établi à Novi Sad — pas pour longtemps, nous le verrons —, le révolutionnaire bulgare est lié par une multitude de fils de ses amis et ses correspondants des Principautés et d’ailleurs. A cet égard les faits que nous-avons évoqués, la riche correspondance qui atteste le nombre appréciable des abonnés au « flyuaecttu Jleôed » ou à d’autres écrits de Rakovsky destinés à paraître à Novi Sad, sont concluants. Les correspondants de Rakovsky s’évertuent non seulement à obtenir le plus grand nombre possible d’abonnés, mais, en même temps, ils s’occupent aussi de la diffusion des publications de Rakovsky par d’autres voies. Parfois, ils font la liaison entre Novi Sad et les correspondants d’autres localités avec lesquelles les communications sont plus malaisées — tel Vassil Dobrovitch qui fait la liaison avec Tulcea, Focçani, le sud de la Bessarabie et la Russie 1. Ce réseau de correspondants comprenait aussi des villes de Bulgarie 2 et même Constantinople 3. Il s’agit visiblement d’un système de liaisons à grande distance, bien pensé, qui prouve la bonne conception et l’habileté d’organisateur de son inspirateur. A la fin de 1856, Rakovsky réussit à publier à Novi Sad « IJpedeecmHUK TopcKazo Il'bmHUKa », le prélude du poème « FopcKu n^mnuK ». Le texte est accompagné d’une annonce qui informe les lecteurs de la prochaine parution du poème 4. C’est ce qui explique l’impatience avec laquelle Rakovsky attend des Principautés les listes d’abonnés. Il lui fallait de l’argent non seulement pour faire sortir ses publications, mais encore pour pouvoir verser une caution de 2500 florins exigée par les lois autrichiennes B. Aussi conti-nue-t-il à adresser, surtout à ses amis des Principautés, la prière d’accélérer l’envoi des sommes résultées des abonnements 6. Jusqu’à la fin du premier semestre de 1857, les listes d’abonnés et les sommes d’argent conjointes lectuel bulgare de Braïla (Ibidem, II, p. 312, n. 1). Il ressort de la correspondance de Rakovsky qu’il avait à Bucarest plusieurs correspondants. Ainsi quelque temps, plus précisément jusqu’en octobre 1860, de ces affaires s’y occuppa Christo Ghéorghiev lui-même; ensuite ce fut Ivan Mintchov qui s’assumma la tâche (Ibidem, II, p. 55). En février 1857, Rakovsky écrit de Novi Sad à Bucarest à Al. Jivkovitch, lui demandant une liste des abonnés à Topcnu n-bmnuK, ce qui suggère que les tâches étaient partagées entre plusieurs personnes et que dans la même localité Rakovsky pouvait avoir plusieurs correspondants (Ibidem, I, p. 75. La lettre du 28 février 1857). Al. Jivkovitch était vraisemblablement un des amis intimes de Rakovsky puisque en avril (1857) celui-ci le prie de-lui prêter 100 ducats pour pouvoir éditer le journal (Ibidem, I, p. 99). 1 Apxue Ha r. C. PaKoecKU, II, p. 127. 2 Le correspondant de Chichtov était son bon ami Tzvetko Radoslavov établi de nouveau, à la fin de 1856, dans cette ville (Apxue na r. C. Pûkoscku, I, p. 49—50. La lettre du 29 déc. 1856). A Roustchouk c’est Ivan Mavridi que Rakovsky prie de recruter des abonnés au «Topcnu II-bmHuK» (Idem, I, p. 77. La lettre du 19 fév. 1857). 3 Le correspondant à Constantinople était Nikola Taptchilechkov — que Rakovsky remercie le 20 mai 1857 pour une liste d’abonnés envoyée à Novi Sad. (Ibidem, I, p. 114—116) — et aussi Iosiph Daïnelov (Ibidem, I, p. 96). 4 Apxue na r. C. Pûkoscku, I, p. 47 §i M. ARNAUDOV, PaKOecKu u ropcKu. Il-bmHuK, dans «Côodhiik BoJir. Ak. HayK», IX, 1958, p. 68. 6 Cf. Kosta Milutinovitch, op. cit., p. 17. 6 Le 13 déc. 1856, Rakovsky écrit à Galatz à Vassil Dobrovitch démandant à celui-ci: de lui faire envoyer la liste des abonnés de cette ville (Apxue na r. C. PanoecKu, I, p. 46—47). En janvier 1857, il remercie ijitefan Béron de Craïova pour le subside que celui-ci lui avait envoyé. Il est plus décidé que jamais à publier ropcKu n-bmnuK. Mais, trois mois plus tard, il demande de nouveau à Béron de l’argent pour l’impression 558