de Pasvanoglu et celle de la cessation des opérations militaires ont été reçues-avec joie par les populations du sud' et du nord du Danube, désireuses de reconstruire leurs exploitations ruinées. « L’orage qui a ravagé le pays s’est calmé — écrivait Zilot le Roumain — les souffrances des chrétiens se sont apaisées et nous nous réjouissons tous entièrement, en considérant que Pasvanoglu nous laissera en paix et que nous nous reposerons ». Cependant la liquidation de la rébellion de Vidin n’a pas apporté la tranquillité et la paix désirées. Pasvanoglu a continué à pousser les aïans à se battre entre eux, et à diriger dans l’ombre les bandes de Kirjalis qui dévastaient et terrorisaient les régions s’étendant jusqu’au delà d’Andrinople. Les Principautés Roumaines ont été obligées de continuer à satisfaire les exigences de Pasvanoglu et les charges de plus en plus grandes imposées par la Porte. ★ Pasvanoglu, invoquant le firman concernant la reconstruction des forteresses, demandait à la Valachie des matériaux, des manœuvres des vivres, de l’argent. Il nomma auprès de chaque ispravnik et dans les principaux bourgs d’Olténie, ses bechlis et ses bosniaques. Ceux-ci étaient chargés de surveiller la manière dont ses ordres étaient executés 1. Selon les informations consignées par L. Kirico, les habitants de l’Olténie ont payé des impôts aussi à Pasvanoglu, avec certaines interruptions, jusqu’en l’année 1807 2. A. Morouzi, qui avait succédé au trône après que Hangerli eut été décapité, avait accepté de payer à Pasvanoglu une somme mensuelle de 75 bourses (37.500 piastres)3. Au sud du Danube, le seul des gouverneurs locaux qui se soit élevé contre Pasvanoglu, fut Ismaïl aga Tràsteniklioglu, aïan de Routchtchouk. Ne disposant cependant pas de forces suffisantes et n’étant pas effectivement soutenu par la Porte, il fut obligé, vers la fin de l’année 1799, comme les autres aïans (de Filippopoli, Gabrovo, Plevna, Nicopolis, etc.), d’arriver à composition avec Pasvanoglu et de lui verser une somme mensuelle de 100 bourses 4. Lorsque, au début de l’année 1800, Mehmet Guiraï, le descendant des khans de Crimée, qui avait été gracié par Sélim III, arriva en Turquie, les luttes intestines au sud du Danube reprirent avec encore plus d’intensité. Dès le premier jour, Mehmet Guiraï se lia étroitement avec Pasvanoglu et avec son aide, mit sur pied un détachement d’environ 2000 soldats B. Les opérations des bandes de Kirjalis se concentraient en l’été 1800, autour des localités Târnovo et Nicopolis. En Valachie, de puissants cordons de défense furent organisés le larg du Danube 6. Dans les deux Principautés, on com-mance à effectuer des réquisitions massives de céréales, vivres et fourrages 7. 1 A.P.E.R., même fonds, dos. 278/1799, f. 153—154, 155—157; Dionisie Eclesiarhul, op. cit., p. 20. 2 A.P.E.R., même fonds, dos. 129/1806, f. 92. s HURMUZAKI, XIX2, p. 51; A.P.E.R., même fonds, dos. 260/1799, f. 38—39. * HURMUZAKI, XIX2, p. 53; A.P.E.R., même fonds, dos. 289/1800, f. 50—52. 6 A.P.E.R., même fonds, dos. 289/1800, f. 61—63. 6 Ibidem, f. 7—38, 39, 306—307. ’ Ibidem, f. 37, 38, 63. 495.