Serbie où s'instruisaient en serbe, c’est à dire en slavon. Mais pour l’impression de la Cartea eu învâtâturâ, le diacre Coresi et ses traducteurs se sont servis «d’un livre» imprimé, qui possédait une préface et une ornementation graphique à part, que nous retrouvons pareilles dans la Il-e collection d’homélies de Coresi. Ivan Feodorov a placé l’avertissement aux lecteurs au début du livre, d’après une habitude considérée par beaucoup de bibliographes comme occi-dentelle. Dans la préface on parle tout d’abord de l’enseignement juste de l’église orthodoxe, s’opposant aux hérésies et ensuite on montre les circonstances de l’impression. Coresi a suivi de près son modèle. Il est possible que la partie générale de la préface ait existé aussi dans l’original byzantin. Nous retrouvons certaines idées de cette préface dans celle de Sophronie Vracanski dans son Kiriacodromion. Celui-ci est imprimé seulement en 1806 x. Jusqu’à présent je n'ai découvert aucune version manuscrite, parmi celles qui ont circulé avant l'impression de l'homélie de Zabludov, qui possède une préface. Toutes continuent — immédiatement après le titre — par l’homélie pour le Dimanche du publicain et cehii du phariséen. Dans la collection d’homélies de Zabludov et dans celle de Brasov de 1581 le texte de cette homélie vient à peine après la préface. Bien plus: n’importe quel lecteur constate par la confrontation des textes que la préface de la collection d’homélies roumaines est traduite presque intégralement d’après celle de Zabludov 2. Ce fait est très important, car l’introduction d’un livre représente une légitimation, une sorte de carte de visite de l’éditeur. Son imitation ou sa traduction est une preuve certaine de l’utilisation par le diacre Coresi et ses traducteurs de l’original russe de Zabludov. Jusqu’à nos jours on considère que cette préface est originale 3. La première partie de la préface du livre roumaine diffère de celle de Zabludov par l’omission d’une proposition et par un développement en 12 lignes de l’idée que la croyance doit être accompagnée par des faits, car autrement on ne peut obtenir le salut. Ce développement a été nécessaire pour combattre les réformés de Transylvanie, qui soutenaient que pour obtenir le salut, la croyance suffisait. La seconde partie de la préface de Coresi diffère de celle de Zabludov uniquement par le nom et les dates d’adoptation se rapportant aux circonstances de l’impression. A part cela, l’ordre du matériel, les idées et même le reste du texte sont identiques. La reproduction parallèle du titre et de quelques passages de la préface, suivis de notre traduction en convaincra n’importe qui. Le texte de l’inscription qui se trouve sous la vignette, n’est évidemment pas identique, car le prince Khodkiévitch avait plus de titres que Lukas Hier-schel, le juge de Brasov. Mais le modèle et l’arrangement des titres prouvent la 1 D. PBTKANOYA-TOTEVA, op. cit., p. 201 sq. anatyse ces idées, mais ne montre pas que leur source se trouve en partie dans la préface des homélies de Zabludov. 2 J’ai fait la vérification intégrale d’après le texte du microfilm de l’original de la Bibliothèque V. I. Lenine de Moscou, collection 1. la. Kotelnikov. Le microfilm numéroté 7299 se trouve à la Bibliothèque Centrale d’Etat de Bucarest. Nous exprimons nos remerciements à la direction de la Bibliothèque et au Service des relations avec l’étranger pour la sollicitude qu’ils nous ont accordée pour l’obtention de ce microfilm. 3 IORGU IORDAN avec un collectif, Crestomatie romanicâ, Bucarest, 1962, p. 164 sq. et 184—186. 175