et d’un brillant esprit d’organisation. 11 écrit des ouvrages d’histoire, de linguistique, traduit du grec des manuels scolaires, s’intéresse aux document et aux anciens monuments de la littérature bulgare, recueille des chants populaires, des proverbes, des légendes, édite des journaux1. Nous allons poursuivre certaines lignes essentielles de cette activité qui entraîna de son dynamisme bien des gens prêts à lutter pour le développement du mouvement de libération nationale bulgare ou, au moins, prêts à y aider. Au printemps de 1856, immédiatement après la conclusion de la paix de Paris, la résolution de partir prise, Rakovsky quitte la Valachie pour Novi Sad 2. Ici il se lie d’une étroite amitié avec le publiciste serbe Danilo Médakovitch, journaliste progressiste qui espérait de pouvoir l’aider. A Novi Sad, Rakovsky élabore un vaste projet d’activité éditoriale prévoyant en premier lieu fondation d’une société destiné à subventionner la publication des journaux et de la littérature de popularisation pour ses contionnaux 3. Mais la réalisation de ce projet exigeait d’importants moyens financiers. Pour le moment, il collabore à la gazette de Médakovitch «Ct>p6ckh nHeBHHK» y écrivant des articles qui décrivent la situation précaire de la population bulgare sous l’oppression ottomane, et combattent avec véhémence les « tchorbadgis » de Bulgarie 4. Avant toute autre chose, Rakovsky projetait de publier à Novi Sad le poème « ropcKii II'i.thhk » et c’est pour cella qu’il fait appel aux émigrants établis dans les Principautés. Entreprenant, il fait aussi dès la fin du printemps (1856) un voyage en Principautés. A cette occasion, il visite toutes les villes de Îa rive gauche du Danube où se trouvaient des colonies bulgares. Prenant personnellement contact avec de nombreux compatriotes émigrés, Rakovsky éprouve certains sentiments oppressifs. L’idée lui vient de recommencer faire du commerce — comme jadis à Constantinople —, pour réaliser l’argent nécessaire à ses projets 6. Dans chaque ville le révolutionnaire bulgare essaye d’obtenir un nombre aussi important que possible d’abonnés à ses futures publications. Pour consolider cette œuvre, dans toutes les localités il charge une de ses connaissances à rédiger des iisteà d’abonnés et de maintenir la correspondance avec lui. De ce voyage, dont le point final fut Galatz, Rakovsky réussit, à ce qu’il paraît, à avoir un homme de confiance dans chacune des villes à colonies bulgares des Principautés 6. 1 Cf. A. A. POPOVA, reopeuü PanoecKiiü u ôo.tiapcKaa Ky.ibtnypa, dans «Bccthhk HCTopnii MiipoBofi KyjibTypu», 1961, 5, p. 62 passim. 2 A cette époque, Novi Sad était un florissant centre de culture serbe. 3 Cf. A. A. POPOVA, op. cit., p. 68. 4 Les articles de Rakovsky paraissaient non signés, ou signés seulement de l’initiale R. Jamais ce journal ne publia tant d’articles sur les problèmes bulgares qu’à cette époque grâce sans doute à Rakovsky. (Cf. KOSTA MILUTINOVITCH : r. C. Panoecnu y Hobom Cady 1856—1857, dans ,,Zbornik za druStvene nauke“, Novi Sad, 1958, 21, p. 10). 6 Apxue na r. C. Pokoscku, II, p. 162, n. 3. • Par exemple, le représentant de Rakovsky à Galatz, était un de ses anciens amis, très actif à sa manière, Vasil Dobrovitch (Apxue na r. C. Panoecnu, II, p. 178). Le correspondant pour «flyHaBCKH jieôe«» à Tulcéa fut longtemps G. Karlovsky (Ibidem, II, p. 563, n. 3). A Braïla cette tâche a été assumée par un des bons amis de Rakovsky, le marchand Nikola Tzenov, qui fut aussi le caissier de la « Société littéraire bulgare» de cette localité (Ibidem, II, p. 495, n. 1) et aussi par M. Popovitch, intel- 557