semblent être antérieures au type méridional. Elles représentent vraisemblablement la couche la plus ancienne de la version poétique roumaine de la légende de circulation générale balkanique. Le phénomène du transfert de certains chants épiques dans le répertoire des coutumes se retrouve dans le folklore d’autres peuples. Lorsque, à la suite de la diminution soit du nombre des occasions de manifestation, soit de l’intérêt de l’auditoire, certains chants épiques risquent de disparaître, ils se réfugient dans le répertoire des coutumes. Le changement de fonction est aidé par des affinités thématiques et par l’affaiblissement des rigueurs traditionnelles des coutumes, autrement dit par les changements qui interviennent dans le développement de la tradition folklorique et dans le contenu même des coutumes. I. Zilynskyj cite la ballade de la jeune guerrière, ballade qui a pénétré dans le répertoire des chants de quête de Galirie et la ballade de la jeune fille mariée loin de sa famille qui, métamorphosée en oiseau, revient près de sa mère pour y pleurer son triste sort, pièce qui a été englobée par le répertoire nuptial. Dans le folklore roumain cette ballade est devenue, de nos jours, une chanson lyrique 1. Chez nous, à part le chant épique concernant l’épouse murée vive, on chante aussi, à la manière des colinde, la ballade bien connue du pâtre tué par ses compagnons — la Miorifa —, le chant racontant les épousailles du soleil et de la lune, ainsi que la version roumaine du thème de Siegfried 2, le chant de Iovan Iorgovan et même un chant des heiduques plus récent, le chant de Pintea le Brave, contemporain du heiduque lanoSik du folklore slovaque. Le texte suivant est justement une « colinda » de ce type traitant du sacrifice de l’emmurement: Zidari zi dii ziduie, Zìdu dà tàt inhiie, Da zidaru cel mài mare Iesà-afarà-n preumblare ¡■Si din gurà cuvintare : — Care n’evastà-a vin’i, D’eminea^à cu prìnzu, Tàtu-n zìd uo-m zidui, Cà da de nu s-a-nhii. Nevasta zidariului Demineafà s-o sculat, ijSi pà cap s-o keptinat, ¡ji hiu §i l-o dàicat, $i pruncu §i l-o gàtat, ¡■Si la so£ de-o alergat. Da zidariu cel mài mare lese afarà-n preumblare, Se uità spre ràsàrit, Vede-si nevasta viind. lei din gurà cu vìnta : — Creascà rugu cìt casa, Doarà ie s-ant’ebd’eca, ¡¡Si prìnzu çi 1-a vàrsa. Nevasta zidariului, Acolo dac-o sosìt, Prìnzu jos d’e i l-o pus. lei in brajà u-o luat, ¡■Si-n gurà u-o sàrutat, Sus pe zìd u-o rädicat. Çi-o zîdirà pînà-n glezne, ¡■Si-o vàzut cà-i lucru lezne ; Çi-o zîdi pînà-n jerun’e, fji-o zînd’i zidariu-a rîd’e; ¡■Si nevasta-o prins a plînje ; U-o zîdirà pînà-n bràu, ¡■Si vàzu cà-i lucru greu ; — Drajilor, zîdarilor, Io-am gîn’it cà-i numa çagà, Pîntu ce v-am fost de dragà, Läsati-mi (ifäle-afarä, 1 O. ZlLYNSKYJ, O skutelném postavení tak zvanijch. obfadnych pisní ve vyvoji pisñové tvorby. « Sbornik Vysoké Skoly Pedagogicki v Olomouci», IV. Jazyk a literatura », 1957, p. 101—131. 2 V. W. GOLTHER, Das Lied vom Hürnen Siegfried, Halle, 1911. 437