du slavon: bulgare, serbe et surtout dans la rédaction russe et ukrainienne. Ces sermons étaient lus dans les églises en langue slave, non seulement en Valachie et en Moldavie, mais même dans les églises orthodoxes de Transylvanie, où circulait également une riche littérature en langue latine. Une bonne partie de l’ancienne littérature religieuse était formée par les oeuvres d’homélies 1, qui ont été beaucoup traduites du slavon-russe 2. De telles œuvres existent également parmi les plus anciens livres imprimés en langue roumaine. La langue roumaine commence à être employée par écrit dans des textes entiers vers la fin du XVe et au début du XVIe siècle. A l’utilisation de la langue roumaine écrite ont contribué certaines impulsions, certains exemples et secours venus du dehors, de la part des mouvements anti-féodaux: le hussisme 3 et la Réforme 4. Ce qui a le plus contribué au triomphe de la langue roumaine ce sont les nécessités créées par les transformations de la société roumaine en plein développement. Il s’agit de l’élévation de la petite noblesse et des citadins roumains, qui ne savaient pas bien le slavon. L’extension des marchés, l’apparition de nouvelles relations marchandes, ont demandé l’utilisation de la langue roumaine dans toutes les régions et non seulement dans celles, où les nouveaux courants de réforme se sont manifestés. Ainsi le fait que le roumain s’est imposé est dû au processus historique du développement graduel de la société roumaine. Dans le Maramures et le nord de la Transylvanie la traduction des livres religieux en langue roumaine s’effectue en même temps que la victoire de la petite noblesse roumaine sur la hiérarchie religieuse de Mukaeevo et Ujgorod. Grâce à ces trois facteurs, les plus anciens textes roumains ont paru dans le nord de la Transylvanie et le Maramures. La première collection d’homélies du diacre Coresi (1564). Parmi les livres parus sous l’impulsion de la Réforme il y a, après Cate-chismul luteran, aussi Tîlcul Evangheliilor ou Evanghelia invâ\âtoare traduit dans le nord de la Transylvanie ou dans le Maramures. L’ouvrage, accompagné d’un livre de prières, a circulé d’abord comme manuscrit et a 1 Istoria Rominiei, II, Bucarest, 1961, p. 462—480. 2 A. I. IATZIMIRSKI, ifa ucmopuu cAaesmcnoü nucbMetiHocmu e MoAdaeuu u BaAaxuu XV—XVII eenoe, Moscou, 1906, p. CXVI. 3 Théorie soutenue par N. Iorga, I. A. Candrea, etc. Voir spécialement les ouvrages du prof. IOZEF MACIIREK, Husitstvi v rumunskich zemich, dans Ùasopis Malice Moravské, LI, ürno, 1927; G. G. GIURESCU, Utociste Husitù a jeiich strediska v Moldavsku, dans « Sbornik praci filos. fakulty Brnenski Univerzity, — Rada historicka — Brno, 1961, p. 104—120; L. DEMENY et I. PATAKf, Husitské revolucni hnuti na uzemi Rumunskè lidové republiky, Praga, 1958, p. 185—221. 4 Théorie soutenue par O. Densusianu, Al. Rosetti etc. Voir spécialement AL. ROSETTI, Limba romînâ în secolele al XlII-lea— al XVI-lea, Bue., 1956, p. 604 et Despre data primelor traduceri de cârti romîneçti religioase çi despre curentele culturale din sec. XVI-lea, dans «Limba romînâ», 1961, p. 245 sq. 6 Théorie soutenue particulièrement par St. Ciobanu et plus récemment, avec de nouvelles interprétations par P. P. PANAITESCU, începuturïle scrisului in limba romînâ, dans «Studii çi materiale de istorie medie», IV, 1960, p. 163 sq. ; Noi contribuai, dans «Studii §i cercetâri de bibliologie», vol. V, Bue., 1963 ; P. OLTEANU, Contribuai la studiul elementelor slave din cele mai vechi traduceri romineçti, dans « Limba si literaturâ », VI, 1962, p. 69—99. 165