même nous dit dans son avertissement au lecteur que: « il a rassemblé de chez tous les chantres de VEvangile, les pères de notre église »1. Pour l’impression du recueil le métropolitain Varlaam a demandé l’aide des Russes 2. L’ornementation avec des miniatures du livre a été faite par un artisan de Kiev, Ilie 3. ★ Des recherches philologiques que nous avons entreprises jusqu’ici, en partie exposées dans la présente étude, nous détachons les conclusions suivantes concernant l’importance du slavon russe pour les plus anciennes homélies roumaines: Une riche littérature d’homélies en slavon venue de Bulgarie, où elle s’était développée dès le Xe et même dès la fin du IXe siècle, s’est répandue très tôt dans les pays roumains et en Transylvanie. Au début du XVe siècle on connaît les sermons de Grégoire Tzamblak, venu lui aussi de Bulgarie, de Ternovo de l’école du patriarche Euthyme, à la cour d’Alexandre le Bon à Suceava. Une bonne partie des plus anciens textes roumains ont été traduits du slavon russe carpathique dans le Maramures et le Nord de la Târnsylvanie. C’est toujours ici qu’on a traduit sous l’influence de la Réforme le premier recueil d’homélies en langue roumaine, imprimé ultérieurement par le diacre Coresi en 1564, sous le titre Tîlcul Evangheliilor. Ce recueil, de même que le livre de prière de la fin, contient des slavonismes dans le texte et des notes rituelles en slavon qui nous conduisent à la conclusion que, à part la source hongroise, il a existé une source ou un intérmediaire en slavon. Parmi les slavonismes il y a aussi quelques russismes comme crpacTtH etc., qui nous prouvent que la source ou l’intérmediaire slavon était de rédaction russe. Le deuxième recueil d’homélies de Coresi a à son base la collection d’homélies du patriarche Jean Kaleka au moyen d’un intermédiaire slavon, traduit du grec en 1343, et après en 1392 et 1407, etc. La version de 1343 est russe, car elle a été traduite tu pScKHf khiith par un moine quelconque ukrainien ou russe du monastère Studion de Constantinople, ou du Mont Athos, où il existait un monastère russe dès le XIe siècle. La langue de cette première version en slavon contient des russismes et des ukrainismes. Le traducteur étant russe, a introduit dans la collection le sermon pour le jeudi de l’Ascension du moine russe Kiril de Tour. Les nombreux manuscrits, qui nous ont été conservés, ainsi que les remarques faites d’après ceux-ci, prouvent que ce recueil d’homélies se lisait comme un livre de lecture et c’est pourquoi il a circulé pendant des siècles chez les Slaves de l’est, du sud et chez les Roumains. Beaucoup d’homélies de cette collection ont circulé sous le nom de Calist ou bien anonymes. 1 VARLAAM, métropolitain de Moldavie, Cazania 1643, Ed. J. Byck, Bucarest, p. 5/22—23. 2 Bibliothèque de l’Académie de la R.P.R. Manuscrit roumain 5235, p. 57 ; Manuscrit roum. 5216, p. 84. 3 G. BEZVICONI, Contributii la istoria relatiilor romîno-ruse, Bucarest, 1962, p. 72. 192