Collection d’homélies de Zabludov, imprimée 12 ans avant, et s’en sont inspirés pour l’ornementation graphique de Cartea eu învâtàturâ. Je me suis personnellement convaincu de ce fait surtout en ce qui concerne le type des lettres majuscules spécialement M, S, B, etc. Toutefois Coresi a conservé dans la graphie et dans la miniature une ligne propre. En outre, beaucoup de chercheurs ne considèrent pas que la ressemblance entre la graphie et les miniatures de deux livres constituent une preuve certaine qu’ils dépendent directement l’un de l’autre. Les modèles de vignettes et les matrices des lettres créées par Ivan Feodorov, de même que les livres imprimés par lui étaient très répandus chez les Slaves du sud et chez les Roumains. Les modèles des vignettes, qui étaient largement répandus, avaient été empruntés par lui aux italiens et aux grecs. Les slaves orientaux ont employé pendant deux siècles les plaques gravées par Ivan Feodorov. Nous trouvons ses modèles dans certains livres roumains, mais la filiation entre elles n’est pas encore étudiée. Nous devons tenir compte du fait que ni la ressemblance graphique — quelque frappante qu’elle soit — ni l’identité de l’ornementation, ne prouve d’une façon certaine qu’un livre est l’original de l’autre. Ce sont des formes extérieures qui circulaient largement. Elles n’impliquent pas l'identité du contenu. Une preuve certaine pour la découverte de l’original d’un livre est constituée par l’identité du contenu et du texte, ainsi que par l’identité des éléments linguistiques entre les deux livres. Mais ni Vérudit slaviste russe A. I. Iatsimirski, ni le chercheur soviétique K. 1. Koliada tie sont allés à la confrontation des textes et à Vétude de la langue des deux collections d'homélies. En suivant les indications précieuses données par ces deux chercheurs, j’ai approfondi les recherches dans cette direction, en effectuant aussi une confrontation intégrale des textes. J’ai constaté une série de termes empruntés à la langue russe dans certaines des plus anciennes traductions roumaines, lorsque j’ai examiné les slavonismes dans la langue de ces textes et le slavon de Transylvanie1. A cette occasion j’ai montré que beaucoup des vieux livres et manuscrits roumains ont été traduits du slavon russo-carpathique 2. Jusqu’à l’obtention du microfilm du texte integral de la collection de Zabludov j’ai confronté la préface des deux livres d’après les bibliographies de I. Karataev, Gorski et Nevostruev, L. Stoianovic, etc. et d’après le texte publié par A. A. Sidorov dans le précieux volume y ucmoKoe pyecKoeo KiiuzonenamaHusi, Moscou, 1959. J’ai constaté ainsi que la préface est presque entièrement traduite mot à mot d’après la collection d’homélies de Zabludov, que les titres et l’ordre des sermons sont les mêmes. J’ai essayé d’expliquer comment l’Homéliaire de Zabludov est parvenu entre les mains de Coresi et de ses traducteurs les popes Iane et Mihai. Dans sa préface même, Coresi nous relate que l’original dont il s’est servi 1 P. OLTEANU, Contributii la studiul slavonismelor lexicale din textele rotacizante. I. Substantívele, dans «Studii si cercetári lingvistice», XI, 1960. II. Contributii la studiul slavonismelor din cele mai vechi texte romine$ti, dans « Limbá si literatura», VI 1963 p. 69—99. 2 P. OLTEANU, Henomopue oco6eiuiocmu cjiaeancKoeo nauna e Tpancujieanun, dans « Romanoslavica », II, 1958, p. 77—114. 172