Maria Râdulescu a le mérite d’avoir attiré, chez nous aussi, l’attention — par la citation de textes — sur cette version slave du sud du manuscrit 304 de la collection d’homélies du patriarche Jean Kaleka. Ce manuscrit, transcrit par Daniil en 1626 était déjà connu chez les Bulgares, car il l'igurait dès 1910 dans le catalogue du prof. B. Tzonev (vol. I, p. 241, No. 304), dans lequel il décrit tous les manuscrits slaves de la Bibliothèque Nationale V. Kolarov de Sofia. D. Petkanova montre, basée sur des textes parallèles, qu’un grand nombre de sermons du livre d’homélies pour le dimanche (Kiriacodromion) de Sophronie Vracanski se trouvent également dans le manuscrit de Daniil, (Nr. 304), ce qui conduit à une source commune byzantine: la collection d’homélies du patriarche Jean Kaleka1. Dans le résumé de cette étude D. Petka-nova-Toteva considère toutefois d’une façon erronée que la découverte de l’original byzantin de Cartea eu Invâtâturâ (1581) du diacre Coresi a été « démontrée et avancée » par Maria Râdulescu. Le mérite en revient au professeur V. Grecu, et Maria Râdulescu elle-même mentionne ce fait. Maria Râdulescu, constatant l’identité du contenu du texte des homélies du manuscrit de Daniil avec celui des mêmes homélies de Coresi, en a déduit qu’elle a découvert l’original de la deuxième collection d’homélies du diacre Coresi, qui serait une copie plus ancienne ou l’original de cette version de 1626 de Daniil. Nous constatons dans le livre de Maria Râdulescu, à côté d’une série de considérations et de déduction justes, également une série de lacunes sérieuses. Elle ne connaît par exemple même pas la bibliographie élémentaire nécessaire pour résoudre d’une façon scientifique le problème de l’original de la deuxième collection d’homélies de Coresi. L’auteur n’a consulté ni les catalogues, ni les bibliographies de manuscrits et livres slaves anciens, dans lesquels sont enregistrés dès le courant du XIXe siècle de nombreuses versions slaves de la collection d’homélies de Jean Kaleka, qui ont circulé chez les peuples slaves de l’orient et du sud, en commençant dès l’an 1343, quand a été faite la première traduction d’après l’original grec de Kaleka. Beaucoup de ces versions ont circulé même dans les pays roumains et en Transylvanie et on en est arrivé même à des rédactions en slavon de chez nous. Les unes sont conservées dans les dépôts de manuscrits et livres anciens des monastères de la R.P.R. et spécialement à l’Académie de la R.P.R. Les sermons de Jean Kaleka se trouvent répandus également dans d’autres collections, certains sous le nom de Kalist, par exemple dans les manuscrits Nr. 73, 148, 300, etc. de la bibliothèque de l’Académie de la R.P.R. La collection entière conservée en manuscrits est plus rare. La version du manuscrit de Daniil, conservée à la Bibliothèque Nationale « V. Kolarov » de Sofia, n’est pas complète. Il y manque des sermons entiers, et d’autres sont conservés partiellement. Maria Râdulescu n’a donc pu faire un collationnement intégral de l’Homéliaire de Coresi à l’aide de cette version slave. Les lacunes du No. 304 devaient donc être vérifiées d’après d’autres versions. En ce qui concerne l’introduction ou la préface de la deuxième collection d’homélies, Maria Râdulescu soutient qu’elle serait l’œuvre de Coresi. 1 D. PETKANOVA-TOTEVA, HedejinuK'bm na CorfipoHuü Bp/mancnu. Pi3/10pu u udeu, dans ,,H.3BecTHH Ha HHCiirryT 3a SuirapcKa JimepaTypa”, IX, Sofia, 1960, p. 206. 170