de soumission et retire ses troupes de Valachie. V. S. Tamara expédia a V. F. Malinovski le brouillon de l’acte que Pasvanoglu devait envoyer à la Porte, lui enjoignant de le lui faire remettre par un homme de confiance « capable de négocier l’affaire aussi de vive voix » et de convaincre le chef rebelle de se soumettre aux exigences du gouvernement ottoman x. V. F. Malinovski envoya à Vidin l’assesseur collégial auprès du Consulat russe de Jassv, Batiste Bozik, considéré comme étant «le plus capable et le plus entendu dans les affaires turques » 2. A la fin du mois de juin 1802, Batista Bozik rentrait à Jassy accompagné du commandant D. Vlastaraki, en possession de la réponse positive du chef de Vidin. Pasvanoglu se déclarait d’accord de faire acte de soumission envers la Porte et de solliciter la grâce, mais faisait des réserves quant au retrait de ses détachements d’Olténie, en demandant à son tour le retrait des troupes turques3. Les lettres de Pasvanoglu du 23 juin/5 juillet 1802 adressées à: Alexandre Ier, A. I. Morkov et V. F. Malinovski remerciaient pour l’appui accordé, promettant une entière soumission à la Russie 2. V. S. Tamara, au cours des négociations de Constantinople, souleva en même temps les problèmes découlant des abus commis dans les Princi- 1 A.P.E.R., Chancellerie 2223/1802, f. 137—139, dos. 22/1802, f. 70. Al. Soutzo, hospodar de Moldavie, traduisit, à la demande du consul russe, le brouillon de l’acte envoyé par V. S. Tamara. a A.P.E.R., fonds Consulat général russe de Jassy, dos. 22/1802, f. 70. Nous faisons observer que l’Autriche aussi avait offert sa médiation dans l’affaire Pasvanoglu, détail qui ne manque pas d’intérêt. Le cabinet autrichien envoya le capitaine Hônig à Vidin pour inviter Pasvanoglu à se retirer dans les Etats autrichiens (I. Popov, op. cit., p. 71—75). L’émissaire autrichien fut retenu à Orsova pàr les autorités ottomanes ; lorsque l’on demanda au reis effendi sa mise en liberté, celui-ci manifeste ouvertement sa méfiance à l’égard de l’action du cabinet de Vienne. Le capitaine Hônig fut mis en liberté, à condition de ne plus poursuivre son voyage à Vidin, sa mission ayant donné lieu à trop de publicité. Contrairement à l’engagement pris, Hônig se rendit directement à Vidin où il fut reçu avec tous les honneurs. Il fut même vu inspectant les travaux militaires de la forteresse. Tandis que Hônig prolongeiat son séjour à Vidin se produisit l’incursion de Manef Ibrahim en Valachie. La Porte, surprise, demanda des explications au gouvernement de Vienne. Les explications de celui-ci se bornèrent à attribuer l’attitude suspecte de Hônig à « son excès de zèle ». La réserve justifiée de la Porte vis-à-vis du gouvernement autrichien résulte suffisamment de la réflexion du reis effendi, que, quel qu’eût été le mobile de cette action, Pasvanoglu n’en avait tiré que des avantages (L. I. Popov, op. cit., p. 78). 3 Dos. 22/1802, f. 79—80. V. aussi la lettre de l’archevêque Calinique (A.P.E.R., Fonds Archive principale, 1—9, (1801—1802, d. 4, f. 295—297). Le commandant Démètre Vlastaraki avait été envoyé par Morkov, ambassadeur de Russie à Paris, à la suite des insistances des émissaires de Pasvanoglu. Morkov ignorait l’existence des négociaciations en cours et avait envoyé Vlastaraki à Vidin pour communiquer à Pasvanoglu que le gouvernement russe entendait l’assurer de sa protection, vu que Pasvanoglu s’était engagé d’exécuter n’importe quel ordre de la Russie si celle-ci lui assurait sa protection. Comme premier signe de son dévouement à la Russie, Morkov lui demandait maintenant de mettre fin à la rébellion et de se soumettre à la Porte. A. P. Vorontzov, ministre des Affaires étrangères de Russie, avait attiré l’attention de A. I. Morkov de se méfier des promesses de Pasvanoglu, celui-ci selon les informations reçues, étant à la solde des Français et jouant probablement double jeu, dans l’espoir d’obtenir du gouvernement français un arrangement plus avantageux (A. P. Vorontzov — A. I. Morkov, 10/22 octobre 1802. BneuiHnn noAumuna Poccuu XIX u Hanajia XX eena, 1er vol., Ière série, Moscou, 1960, p. 314—315). 4 Ibidem, p. 716. 503