4 reconnu la légitimité du mouvement sicilicu, ne pouvaient »ans douta refuser leur appui à notre délivrance, dont la légitimité repose sur des fondements plus sacrés. Venise, eu joignant ses forces, dans le moment de la lutte, à celles d’autreS Etats d'Italie, n’en garde pas moins la propriété des ses titres, et le caractère unique, dont elle lait preuve même dans les présents efforts de sa résistance. Nous ne rnppclerons pas les promesses dont l’Europe a retenti, ni ces paroles solennelles, où la pacification de la Péninsule était inséparablement liée à l’idée d’affranchissement, ni tous les témoignages de sympathie qu’eut Venise, et qui, dan» son état, deviennent autant de promesses pour sou avenir. Si d’autres États italiens ont jadis rejeté les secours de la France, Venise était, en revanche, accusée du contraire : les journaux du temps eu fout foi. Et si quelqu’un, en son nom, a jamais osé s’associer à un refus non moins imprudent qu’ingrat, aucun de ses actes officiels ne saurait être cité qui ne prouvât notre gratitude et notre conliance. C’est ainsi quej dès le commencement, nous adressâmes au Gouvernement de S. M. Britannique des paroles dont la signification n’était pas douteuse. Mais quand nous aurions, à cet endroit-ci, des torts que nous n’avons pas, ce serait offenser des Gouvernemens tels que ceux des puissances médiatrices, que de penser qu’ils daigneraient saisir de si minces prétextes pour nous abandonner dans notre détresse. Eu nous séparant un instant de notre peuple, et en assumant l’or-g'ieil de mérites qui ne nous sont pas personnels, nous pouvons affirmer que le titre principal de Venise à l’appui des puissances, n’est pas tant ce qu’on lui a fait ou ce qu’on lui a promis, que sa propre souffrance ft la manière dont elle sait Pendurer. L’histoire des révolutions ne présente pas beaucoup d’exemples d’un amour de l’indépendance allié avec un tel génie de sacrifices, qui parait être devenu l’état naturel des esprits. Point de factions, point de tumultes, point d’ostentation, point de haines. La liberté nouvelle n’éteint pas l’ancienne piété : les habitudes d'une vie par trop pacifique font place à de rudes exercices, à des privations journalières. La durée de la résistance est elle-même un titre, puisqu’elle démontre que ce n’est pas une ivresse turbulente, mais une volonté réfléchie. • s à V E ? Tout eu recommandant \ „ . ... . . > l’Italie tout en- ( à vous, M. le Ministre, $ tière, dont les intérêts sont solidaires, et dont la pacification, c’est-à-dire l’affranchissement, est devenu la condition indispensable de la paix de 1 Europe, nous devons vous supplier de prendre dès l’abord en considération notre état, qui, faute de moyens économiques, ne saurait se prolonger sans donner gain de cause à notre ennemi. Ses délais sont calculés; il veut que la diplomatie de deux grandes puissances soit sa dupe, et qu’elle paraisse sa complice. Ce que Venise demande, c’est que le joug autrichien ne pèse plus désormais sur elle; c’est non pas qu’on lui rende tout ce que Campoformio lui a ôté, mais son nom au moins, et ce qui est strictement nécessaire à son existence. Elle se place sous le patronage associé de l’Angleterre et de la France, et leur abandonne le choix des moyens. La diplomatie, dans cette espèce de négociation, a