— XI — Hélier oreille d’âne. Messe Lethierry, absolument comme le duc de Vivonne, appelait la courbure concave des ponts la tonture et le ciseau du calfat la patarasse. C’est avec ce bizarre idiome entre les dents que Duquesne battit Ruyter, que Duguay-Trouin battit Wasnaer, et que Tour-ville en 1861 embossa en plein jour la première galère qui bombarda Alger. Aujourd’hui, c’est une langue morte. L’argot de la mer est actuellement tout autre. Duperré ne comprendrait pas Suffren. La langue des signaux ne s’est pas moins transforrriée; et il y a loin des quatre flammes, rouge, blanche, bleue et jaune, de La Bourdonnais, aux dix-huit pavillons d’aujourd’hui qui, arborés deux par deux, trois par trois, et quatre par quatre, offrent aux besoins de la communication lointaine soixante-dix mille combinaisons, ne restent jamais court, et, pour ainsi dire, prévoient l’imprévu. Nota. — Nous avons compilé ce petit dictionnaire pour rendre plus facile et plus compréhensible cette langue spéciale qui change sans cesse et qui s'accroît tous les jours de termes nouveaux, surtout par rapport à la marine de guerre. Nous ne prétendons pas avoir fait œuvre complète, ni même parfaite. Tout de même, aidés par quelques Officiers de la Marine française et de la Marine italienne et surtout par M. Joannès Tramond, Professeur à l’Ecole Navale de Brest, nous nous flattons de présenter aux Elèves des Ecoles maritimes de France et d’Italie, aux Officiers des Marines alliées et à tous ceux qui s'intéressent aux choses de la mer, une 2e édition bien supérieure à la première et bien plus cor-