210 la question d’extuême-orient devons donc pas permettre actuellement que la Chine soit partagée. Nous devons donc soutenir la dynastie des Tshing et le parti des Chinois du nord. Mais nous devons nous faire payer cet appui, en faisant connaître au Tsong-li-Yamen que peut-être, en soutenant les Chinois du sud, nous gagnerions la tranquillité immédiate et définitive de nos frontières tonkinoises. Le paiement est facilement exécutable par la cession successive des territoires mentionnés plus haut. Cependant, tout en soutenant la dynastie Tshing, nous devons nous souvenir qu’elle n'est pas éternelle, et que l’État chinois est précaire.Quand la Russie aura étendu sa protection sur la Chine mandchoue, la Chine du sud, la Chine chinoise deviendra le cœur de l’Empire, et décidera de sa politique et de ses destinées. Ce jour, nous aurons un voisin déterminé, conscient de lui-même, et nous n’aurons plus l’appoint de la Russie, satisfaite et dès lors indifférente. En soutenant les Tshing, nous devons mettre à notre appui la réserve nécessaire pour ne pas nous créer, dans l’avenir, des embarras après leur chute. Nous avons donc à louvoyer entre deux écueils dangereux: nous aliéner aujourd’hui l’Empereur, nous aliéner demain la race ; nous ne devons perdre la bienveillance ni de la dynastie, ni des Chinois. Nous devons, en deux mots, profiter du statu quo, et ne rien faire qui puisse le troubler ; mais nous ne devons pas nous compromettre pour le maintenir. Forts de l’alliance russe, sur ce nouveau terrain, et cela d’autant que nous y serons entrés dans ses vues ; forts de