CONCLUSION Résumons-nous en deux mots rapides. L’étude de l’histoire — qui toujours se recommence — et de la diplomatie — qui est une série logique de raisonnements pratiques sur les faits de l’histoire — nous a seule amenés, en dehors de tout autre point de vue ou de sentimentalité, à la détermination de notre politique active en Extrême-Orient. Elle comporte une entente complète avec la Russie, une bienveillante sympathie pour la Chine, un soutien raisonné pour la dynastie des Tshing, des ménagements pour la race chinoise, une conduite très ferme, amicale ou rigide, suivant les circonstances, avec les petits royaumes asiatiques limitrophes, une neutralité absolue, avec aide réciproque en des points spéciaux, vis-à-vis de l’Allemagne ; une conduite nette, sans faiblesse et compromission aucune, vis-à-vis de l’Angleterre. Nous avons démontré que cette politique satisfaisait à la fois notre système actuel d’alliances européennes, le sentiment français, la dignité et les espérances de notre domination en Extrême-Orient, et les aspirations héréditaires des peuples que nous protégeons. Nous croyons donc avoir indiqué là la voie véritable, la plus profitable à suivre dans l’avenir. Mais — on l’a vu aussi — tout cela n’est possible qu’à la condition de consentir à notre Protectorat asiatique une voix prépondérante dans notre politique extérieure en Asie, et une grande initiative dans la détermination des mesures