LES POLITIQUES EN CHINE 213 sion des territoires habités exclusivement par nos protégés, et sur lesquels d'anciens traités — que la brutale force des choses n'a pu annihiler—nous donnent d'incontestables droits. Nous voulons parler des régions d’Angkor et de Battambang. Nous devons rendre définitif notre établissement à Chantaboun, d’après le texte même qui nous le concède sous certaines conditions qui n’ont pas été observées. Nous devons prendre notre entière liberté d’action sur tout le bassin du Mékhong, que l’accord du 15 janvier I89G réserve à notre unique influence; nous devons enfin reprendre nos droits de protection et de justice sur tous nos nationaux, en quelque point de la presqu’île indo-chinoise qu'ils soient établis. Nous ne ferions ainsi que profiter d’avantages qui nous ont été régulièrement et publiquement concédés. Ceci fait, nous avons à favoriser de toutes façons l’expansion de la race, et l'installation, hors de nos frontières, de colonies émigrantes indigènes. Et pour la même raison par laquelle, tout à l’heure, j’établissais qu’il eût été bon que nos frontières politiques demeurassent vagues, j’estime qu’il faut que nos frontières commerciales soient nulles, sinon pour tous les peuples, au moins pour nos nationaux et protégés, trafiquant de l’intérieur à l’extérieur de ¡’Empire, et vice versa: il nous faut, à l'entrée comme à la sortie, abaisser les barrières fiscales et jeter à bas le tarif général douanier. Il nous faut surtout protéger efficacement nos colonies à l’étranger; il faut, suivant la coutume asiatique, que ces centres annamites et cambodgiens, établis au Siam et au Laos, au lieu d’être victimes de vexations continuelles, soient à l’abri sous nos lois, justiciables de nos juges et par notre justice;