BASES DE LA POLITIQUE EXTÉRIEURE 45 de la politique anglaise, et que nous verrons à son heure, sans avoir toutefois perdu cette personnalité publique qui constitue sa dernière fierté, payer à la fois sa confiance, sa témérité, son insolence et ses illusions. Nous aurons bientôt un second exemple à proposer d’un Etat autonome inévitablement influencé, puisque, malgré les efforts méritoires de l’Espagne, l'île de Cuba vient d’ôtre déclarée libre ; grâce à l’ingérence, dans la guerre civile, des États-Unis, et aux circonstances dans lesquelles a été proclamée une telle indépendance, le nouvel Etat, nominalement autonome, ne saurait se dispenser, dans l’avenir, de la tutelle, au moins morale, américaine ; et ce n’est pas là une des moindres raisons qui doivent faire regretter à Cuba la disparition de l'hégémonie espagnole. § 6. — De l’intervention de la métropole. Nous répéterons, au commencement de ce paragraphe, pour éviter toute ambiguité d’interprétation, que nous mettons en dehors de la discussion les droits de paix, de guerre, de traité, de représentation, tout ce qui, en un mot, constitue l’extranéité d'un pays ; là, et d’après le pacte et l'essence du Protectorat, le Protecteur intervient seul et est substitué entièrement aux droits et au personnel du protégé. Nous n’entendons donc parler que de la part directe que le protégé doit avoir dans les décisions à prendre, et de la façon dont ses intérêts et sa politique doivent être respectés par le Protecteur et présentés aux autres États. 11 s’agit par suite de déterminer, suivant les incidents qui se produisent et les personnalités publiques à