160 LA QUESTION D’EXTRÊME-ORIENT par le gouverneur Thomson, qui passa avec Norodom le traité de Pnompenh (17 juin 1884) (1). Le Protectorat sur le Cambodge est intermédiaire entre le protectorat sur l'Annam et le protectorat sur le Tonkin ; il se rapproche du premier au point de vue politique, tandis qu’il s’assimile au second au point de vue financier. Le Cambodge est, en effet, de riche valeur comme l'un et de pacifique humeur comme l'autre. Ainsi les fonctionnaires cambodgiens ne sont soumis qu’au même contrôle que par le passé. Les résidents, dont les fonctions sont créées et dont les hiérarchies sont établies, doivent assurer l’exercice régulier du protectorat aux termes de l'article 2 du traité de 186.1 (art. 4). Toutefois le roi s'engageait à accepter toutes les réformes administratives et judiciaires que pourrait exiger l’avenir (art. 1). Quant à l’établissement et à la perception des impôts, aux douanes, aux contributions indirectes et aux travaux publics, les agents européens en étaient uniquement chargés (art. 3). Des arrangements spéciaux attribuaient des listes civiles aux membres de la famille royale (art. 7); en dehors de ce prélèvement, les ressources du pays devaient subvenir aux dépenses du protectorat (art. 6). Enfin l’esclavage étaitaboli, et le sol cambodgien, jusqu’alors propriété exclusive de la couronne, cessait d’être inaliénable : la propriété cambodgienne se constituait (art. 9). Ce traité, qui n’a subi jusqu’ici que des modifications peu importantes, laissait une latitude relative aux fonctionnaires indigènes dans l'intérieur de leurs fonctions administratives; et, au point de vue des finances et de la ^1) Chap. v, Documents diplomatiques« n® xxvi, page 243.