BASES DE LA POLITIQUE EXTÉRIEURE 17 États dépendant d’autres puissances éminentes. Il importera, surtout en ce qui concerne la politique des États mineurs, africains et asiatiques, de distinguer aussi leurs relations avec les Etats nominalement autonomes, mais dont la politique, manifestement dirigée par une troisième puissance, les fait rentrer dans la sphère d'influence morale d'une métropole européenne. C’est ce dernier cas qui, dans les Protectorats lointains, se présente le plus souvent, et c’est celui qui demande à être traité avec le plus de ménagement et de réserve, à cause des inlluences occultes qui s'y glissent, et de l’ingérence inattendue, peu justifiable, difficilement saisissable, mais par là même excessivement importante, d’un troisième facteur (1). L’État mineur ne saurait avoir de relations directes avec les Etats indépendants ou mineurs, qui ne sont pas de même couleur ou de même continent que lui. En dehors de son commerce, il n’est connu, en effet, de ces États lointains que par l’intermédiaire de sa métropole ; il n’a, avec eux, aucune affinité; race, religion, traditions, mœurs, langue, rien ne constitue entre eux un lien spécial; et il est à croire que, durant son autonomie, le mineur n'entretenait avec ces États que des relations superficielles, équivalant à une simple déclaration d’existence. Il ne saurait exister là aucun doute; l’État mineur ne doit pas avoir de politique particulière là où il n’en avait point, étant indépendant, et doit — dans le cas exceptionnel où (1) Dans tout cet exposé, rien ne doit s'appliquer aux relations financières et commerciales de l’Étal mineur, lesquelles, comme nous l’avons déclaré, devraient être tout à fait personnelles, et ne s'inspirer en rien des convenances métropolitaines. EXTRÊME-ORIENT. 2