LA POLITIQUE DE L’ANNAM AUTONOME 121 se livra à un point suffisant pour qu’il lui devint impossible plus tard de se dégager. Mais le principe, pour mal appliqué qu’il fut, n'en subsistait pas moins dans la pensée et dans les prévisions de ses rois. Nous pouvons donc conclure que, pendant la durée de son existence publique, l'Annam eut invariablement une politique nationale, de but unique et bien déterminé, qui fut la cohésion et la fortification de son entité; vers ce but tendirent tous les efforts de ses souverains, par deux moyens : l’assimilation pacifique des royaumes voisins, inférieurs en puissance et en expansion, tout en s’appliquant soigneusement les ressources des pays assimilés ; la défiance et l’isolement vis-à-vis des puissances supérieures et plus éloignées, tout en profitant des secours désintéressés qu'ils en pouvaient obtenir. Ce sont ces principes et ces moyens qui doivent être soigneusement retenus, et qui devront être présentés etappli-qués à la politique extérieure actuelle de l’Indo-Chine française, avec, bien entendu, les tempéraments que nécessite son état actuel, dont nous allons, à présent, étudier rapidement les transformations, les différents modes et les instruments.