80 LA QUESTION d’eXTBÈME-ORISNT ministration, et reçu la soumission des Lé et des Trinh, elle envoie au chef de la nouvelle dynastie Nguyèn une investiture que les événements justifiaient, mais en même temps rendaient superfétatoire. Les relations des rois de la race Nguyèn avec la Chine ne furent ni variées ni fréquentes : elles consistèrent uniquement dans l’octroi de l'investiture par une ambassade spéciale; il est à remarquer que, en ce qui concerne le roi Tuduc, les envoyés chinois vinrent jusqu'à Hué, tandis qu'auparavant les rois précédents montaient jusqu’à Hanoi à la rencontre de l’ambassade (1). D’ailleurs les Nguyèn se débattaient contre l’ingérence française qui, de jour en jour, se faisait plus pressante; avec la fatuité qui règne dans toutes les cours orientales, ils espéraient venir tout seuls à bout des barbares de l’Occident, et quand ils réclamèrent l’appui de leur suzerain, il était déjà trop tard. Nous étudierons avec plus de détails cette partie de la politique annamite dans les lignes qui résumeront l'histoire du remplacement de la suzeraineté chinoise par la suprématie française. Nous nous contenterons de faire remarquer ici que l'ambassade, par laquelle Tuduc aux abois réclama pour la dernière fois le secours de la Chine, était contraire aux règles du droit international, puisqu’elle était postérieure à ce traité de 1874, que nous étudierons tout à l'heure, et où Tuduc avait abdiqué son indépendance en matière de politique extérieure. (1) Histoire de l'Annam, par P. Truong Vinh Ky.