204 LA QUESTION D’EXTREME-ORIENT la race et de la puissance chinoises; car les embarras que l'émigration jaune a causés et cause encore en Californie et dans les Etats de l'ouest seront longtemps présents à l’esprit des Américains. Mais l'heure n’est pas venue pour eux de soutenir efficacement leurs sympathies et leurs antipathies, et ils n’ont pas encore voix au concert ni droit au partage. Il semble probable que, malgré la bienveillance évidente de la Grande-Bretagne pour les Anglo-Saxons de l'autre côté de l’Atlantique, les prétentions que les Etats-Unis pourraient avoir d’exercer une action sur les affaires de Chine seraient mal accueillies par les puissances de ce concert européen, qui a déjà tant de peine à se mettre d’accord. Quant à l’Italie, la dernière puissance européenne qui eut, en ces temps derniers, des velléités d’expansion coloniale, il ne parait pas que sa tentative d’annexion de la baie de San-mun soit de nature à l’engager en de nouvelles expéditions en Extrême-Orient. jj 3. — Notre politique nationale en Chine. La politique intérieure et extérieure de la dynastie mandchoue est une politique de conservation et d'inertie outran-cières. Comme tous les peuples de civilisations très vieilles, la Chine en est aujourd'hui à ce point qu’elle doit changer les rouages qui donnent de la vitalité à sa personnalité publique, si elle veut que cette personnalité résiste à la fois aux troubles internes et aux ambitions extérieures. Non pas seulement la dynastie, mais la race chinoise sentent parfaitement les dangers actuels de cette majes-