LES POLITIQUES EN CHINE 171 représente les intérêts de la France qui est en Indo-Chine et non pas de la France qui est à Paris ; il fera donc de la politique indo-chinoise, et non de la politique uniquement française ; et tout avantage qu'il obtiendrait pour la métropole, sans que cet avantage soit réclamé par la possession, serait certainement considéré comme un échec, à cause des conséquences immédiates et rapprochées que l’Asie apprécierait seules ; l’obtention d’un tel avantage équivaudrait donc aune perte pour les intérêts matériels de la possession, et à une atteinte à la dignité de la métropole ; c’est dire combien il faut se garder d’en réclamer de semblables. L’établissement de cette politique nationale de la colonie, substituée à la politique métropolitaine, paraît assez logique encore et normale dans l’étendue de la possession; mais la substitution semble plus délicate dans le reste du continent, si des intérêts généraux s’agitent entre la métropole et une tierce puissance, en dehors des territoires que gère cette métropole. Ici il faut se rappeler que, dans les continents extra-européens, une puissance quelconque agit toujours comme puissance coloniale, et non pas comme une puissance européenne : qu’elle est amenée à agir à cause de la présence de ses protectorats ou de ses colonies sur ces continents, et que par suite les intérêts de ces établissements se trouvent au premier rang. La France en Asie rentrejldans cette règle générale; c'est en Indo-Chine jadis que s'exerçait son action sur la Chine ; c’est grâce à sa présence en Indo-Chine qu’elle peut et doit prendre une si grande part à la question chinoise, et c’est en Indo-Chine qu’ont lieu les premières et les plus fortes répercussions de sa conduite en Asie, tant