. 144 la question d'extoème-orient mateur français, transita par le fleuve Rouge des marchandises et des armes de guerre à destination de la Chine; et les empêchements de toute sorte que lui opposèrent les autorités de Hanoi furent considérés comme une violation formelle de ce traité. Il n’entre pas dans les limites de cette étude diplomatique d’apprécier les torts réciproques des parties ; Jean üupuis lui-mème a donné, de ces négociations et de ces luttes un peu troubles, une narration des plus détaillées (1). A cette époque, le Tonkin était en feu ; et, sous prétexte de rétablir un ordre que les Annamites étaient impuissants à conserver, les troupes chinoises des deux Quangs étaient descendues jusque dans la région de Bacninh ; c’était d’ailleurs une force chinoise qui soutenait, à Hanoï, Jean Dupuis contre les mandarins. Quand il n’y eut plus un tempérament à prendre ni une concession à faire, les Annamites portèrent leurs plaintes jusqu'au gouverneur français de la Cochinchine, l’amiral Dupré, et le prirent pour juge entre Dupuis et eux. L’amiral, qui partageait le rêve, commun à tous les marins de son époque, d’ouvrir pacifiquement à la France la voie commerciale du fleuve Rouge, délégua Francis Garnier au Tonkin, avec pleins pouvoirs, pour faire une enquête au sujet des plaintes contradictoires qui avaient été formulées. En réalité, Garnier devait obtenir l'ouverture du fleuve Rouge aux Français, en compensation de deux violations du traité de 1862, énoncées dans les lettres de service remises par l'amiral : démarche directe de la cour de Hué auprès du gouvernement anglais de Hong-lvong (infraction à l’article 4) ; vexations et mauvais trai- (1) Les origines de la question du Tonkin, par J. Dupuis. (Challamel).