160 l’annexion de la bosnie-herzégovine bruyantes manifestations, les prisons de Gettigne gardent un ancien président du conseil, M. Radovitch, connu comme chef du parti démocrate et serbophile au Monténégro et impliqué dans l’affaire des bombes. Il a fallu les événements actuels pour que les Serbes et Monténégrins se découvrissent frères : leur fraternité n’est faite que d’une haine commune contre l’Autriche; le danger passé, ils retourneront à leurs querelles. Cettigne et Belgrade menacent aujourd’hui, si elles n’obtiennent pas des « compensations », de faire la guerre à l’Autriche ; ce ne peut être qu’un « bluff » dont l’Europe ne sera pas dupe; mais si Serbes et Monténégrins étaient assez aveuglés sur leurs forces et sur leurs intérêts pour en venir à une pareille extrémité, ils recevraient une leçon qui les rendrait sages pour de longues années. Peu de jours après l’annexion, à Londres, comme M. Milovanovitch, ministre des Affaires étrangères de Serbie, disait à sir Charles Hardinge : « L’annexion est la ruine de toutes nos espérances! » — Dites : « de toutes vos illusions! » repartit l’Anglais. Ce sont ces illusions qu’il fallait se hâter de dissiper; l’Autriche y a coupé court en établissant en Bosnie-Herzégovine un état de droit conforme à l’état de fait qui existait depuis trente ans. Telle est la thèse autrichienne. II L’énergie désespérée de la protestation serbe et monténégrine contre l’annexion de la Bosnie-Herzégovine a étonné l’Europe. Elle se souvenait que, trente ans auparavant, ses diplomates avaient, à Berlin, tranché