la question albanaise 331 acclamé le régime nouveau et qui n’avait pas donné de suffisant prétexte à une pareille répression, ont laissé dans toute l’Albanie de profondes rancunes. En novembre, des ingénieurs français, chargés d’étudier le tracé Danube-Adriatique, ont dû, par deux fois, rebrousser chemin *. Toute la montagne, d’Ipek à Dibra, est debout, altérée de vengeance, prête à la lutte. De tous les incidents de cette époque, le plus significatif fut la réunion de Dibra, le 27 juillet 1909. Les Comités albanais des vilayets de Macédoine ayant décidé de tenir à Dibra une réunion générale, la première depuis celle de 1908 à Ferizovich, le Comité Union et Progrès chercha à la faire tourner à son avantage, en lui donnant un caractère d’intérêt non plus seulement albanais, mais général. Sur ses instances, toutes les communautés macédoniennes furent invitées à s’y faire représenter. Dans le vilayet de Ivossovo, les Serbes de tous les casas envoyèrent des délégués; les Bulgares, excepté ceux deKôprilu et de Kotchana, s’abstinrent. Le Comité députa Niazi bey, le héros de Resna, avec quelques officiers. La musique de l’école des arts et métiers d’Uskubfitle voyage, donnant par sa présence à la réunion une consécration presque officielle. Un programme, préparé par les soins du Comité, fut d’abord adopté, mais ensuite l’assemblée élabora des articles complémentaires qui constituaient un acheminement vers une autonomie sinon catégoriquement demandée, du moins virtuellement établie. Elle demandait : dans les nominations de fonctionnaires la préférence pour les candidats indigènes, le droit pour chacune des confessions d’avoir des écoles nationales et de célébrer les offices religieux 1. Les agents autrichiens qui parcourent la montagne passent pour 11 être pas étrangers à ces incidents ; ils flattent la xénophobie des montagnards en leur montrant, dans l’arrivée du rail, la fin de leur par-icularisme et de leurs privilèges, l’accaparement des richesses fores-wres et minières par les Italiens.