ET LANNEXION DE LA BOSNIE-HERZÉGOVINE 245 gouvernements ont disparu et que les anciens rapports tout de cordialité qu’il y avait entre eux ont été affermis et confirmés. » Il y avait eu, durant la crise de Bosnie, des difficultés et tles heurts ; le souvenir de ces dissentiments est effacé. De même il y avait des divergences d’intérêts en Orient et en Perse; on se met d'accord pour que ces divergences n’aboutissent pas à un différend. Les entrevues cordiales de l’Empereur allemand avec le Tsar, les conversations de ministres, ne sont pas pour nous une chose nouvelle ou inattendue; déjà, dans son discours du 5-11 décembre 1908, le prince de Bülow disait, faisant allusion à ses conversations avec M. Isvolski en octobre 1908 : « Nous partagions la même conviction, M. Isvolski et moi, que la politique russe ne devait pas avoir de pointe contre l’Allemagne et réciproquement ; bien plus, que les vieilles relations amicales devaient être maintenues. » N’y a-t-il donc rien de nouveau après l’entrevue de Potsdam et les déclarations du chancelier allemand? Si, il y a un succès diplomatique de la Russie. Dans la question de Bosnie, elle s’était mal engagée et elle avait abouti à un échec, déterminé par le geste brusque de l’empereur Guillaume jetant son épée dans la balance. Depuis lors les rapports entre Berlin et Pétersbourg étaient froids et c’est à Berlin que cette froideur était particulièrement ressentie et qu’on souhaitait le plus vivement de la faire ces-S3r. Les pages profondes où Bismarck, dans ses Pensées et Souvenirs, montre que c’est pour l’Empire allemand une nécessité de premier ordre de vivre en bons rapports avec son voisin de l’Est et de ne point " opter » trop complètement entre la Russie et l’Autriche, sont le bréviaire des hommes detat allemands1. *• « Il est infâme, insensé et impie de couper le pont qui nous permet de nous rapprocher de la Russie. » Pensées et Souvenirs, II, p. 303.