DANS LA POLITIQUE DANUBIENNE ET BALKANIQUE 4-01 de faim dans leurs rochers, font plus de bruit et paraissent tenir plus de place que sept millions de Roumains dont le labeur fait fleurir et fructifier une des plus riches contrées de l’Europe. Après avoir été amplement commentée et discutée, la nouvelle lancée par la presse fut finalement démentie par les gouvernements intéressés. Affirmée d’un côté, niée de l’autre, l’existence d’une convention écrite reste douteuse. Mais, vraie ou fausse, cette révélation aura eu l’avantage de provoquer des débats intéressants ; elle a éclairé l’opinion sur la situation véritable des Roumains en face des problèmes de l’Orient européen. En l’état actuel des relations politiques dans les pays balkaniques, une entente turco-roumaine, et, au besoin, une coopération militaire, est dans la logique des intérêts : c’est ce que nous voudrions démontrer. Cette démonstration faite, la question de savoir si deux signatures ont été échangées devient secondaire. Disons tout de suite que, pour notre part, nous inclinons à croire qu’aucune convention n’a été écrite : quand les intérêts sont manifestement d’accord, on se passe du notaire. I A partir de Vienne, jusqu’à la Mer Noire et à la Mer Egée, l’Europe s’émiette, tout le long du Danube, en petits groupes ethniques enchevêtrés les uns dans les autres, en petits Etats dont aucun ne dépasse dix millions d’àmes et qui, à mesure que l’on s’avance vers le Sud, deviennent comme une poussière de nationalités : autour du Balkan et du Pinde, les curieux d’ethnogra-Phie et les agents des propagandes nationales sont obligés de rechercher, village par village, les origines ra- 26