26 INTRODUCTION rance britannique, étaient des provins d’une race germanique et, comme tels, avaient droit à Ja protection impériale. Il a cherché, à ce moment, à réunir les éléments d’une ligue continentale contre l’Angleterre ; à plusieurs reprises, dans les mois précédents, il y avait eu, entre Paris et Berlin, échange de politesses internationales, conversations et même ententes sur des points particuliers : l’année 1895 avait vu l’accord entre la Russie, l’Allemagne et la France pour faire respecter, par le Japon victorieux, l’intégrité de l’Empire chinois, et la visite des escadres russe et française à Kiel pour l’inauguration du canal ; sous les auspices de Péters-bourg, il y avait visiblement détente entre Paris et Berlin : on n’oubliait rien, maison « causait », on ne craignait pas de marcher d’accord dans les questions extra-européennes. Le Cabinet de Londres, vivement sollicité par le Cabinet Ribot-IIanotaux de se joindre aux trois puissances continentales dans leur action en Extrême-Orient, avait refusé, s’était renfermé dans son isolement1. A Paris cependant, les ouvertures discrètement faites après la dépêche au président Krüger, ne trouvèrent pas d’écho auprès du ministère Bourgeois-Berthelot; ¡’Empereur, déçu, fit sa paix avec Londres ; quelques semaines après, il encourageait ouvertement, à la demande du roi d’Italie, la marche des troupes anglo-égyptiennes sur Dongola. L’année suivante, à propos d’une délimitation du Togoland, la conversation reprit entre le quai d’Orsay et la Wilhelmstrasse : M. Hanotaux a montré dans son livre si intéressant : Fachuda, comment ces pourparlers n’eurent pas de suite. Ainsi la politique allemande semble incertaine et tâtonnante : tantôt Guillaume II se rapproche de l’An- 1. Sur ce point, voyez nos deux ouvrages : La Chine qui s'ouvre (1900) et La lutte pour le Pacifique : Origines et résultats de la guerre russo-japonaise (1904).