UNE CONFÉDÉRATION BALKANIQUE EST-ELLE POSSIBLE? 467 que la réalisation d’une confédération balkanique apporterait à toutes les populations de la péninsule, à l’Europe et au monde. Déjà, avant les événements qui, en Turquie, ont si profondément changé l’aspect de la question, M. Pirotchanatz concluait ainsi la brochure dont nous citions tout à l’heure un passage : « Pour parer aux dangers qu’un avenir prochain peut leur apporter, tous les Etats orientaux ont donc le devoir absolu d’arriver le plus tôt possible à une alliance politique. Cette alliance, d’un caractère purement défensif, ne saurait porter ombrage à personne, excepté à ceux qui pensent à des conquêtes. Si le but que poursuivent la Russie et l’Autriche dans la péninsule est vraiment désintéressé, comme la diplomatie et la presse de ces deux pays le disent à tout propos, cette union des Balkans serait avantageuse à leurs intérêts, puisqu’elle supprimerait le prétexte de conflit le plus apparent qu’on prétend trouver aujourd’hui dans l’ingérence de la diplomatie de l’une ou de l’autre de ces deux grandes puissances, dans les atfaires, soit de la Serbie, soit de la Bulgarie... «... Nous sommes convaincus qu’il n’y a plus d’illusions ni d’espérances à avoir du côté de la Russie ni de celui de l’Autriche et qu’en attendant, et pour courir au plus pressé, une alliance, sous la forme fédérative, entre les peuples orientaux pour la défense de leurs intérêts communs, est le premier et le dernier mot de la politique qu’ils peuvent et qu’ils doivent suivre aussi bien dans le présent que dans l’avenir. » « Cette alliance seule mettra fin à des ingérences étrangères dans les affaires intérieures des différents pays et, en même temps qu’elle procurera une vie nationale aux peuples de la Péninsule, elle donnera à l’Europe des garanties aussi sérieuses que possible de stabilité et d’équilibre en Orient. » La question est ainsi parfaitement posée et, tant qu’on