ET L’ANNEXION DE LA BOSNIE-HERZÉGOVINE 23a urgentes. Le roi Victor-Emmanuel a envoyé une dépêche affirmant sa fidélité à la Triple-Alliance; mais l’anniversaire de Solférino a donné lieu à des manifestations francophiles; dans son discours, M. Marcora, président de la Chambre, a insisté sur la nécessité, pour les Italiens, d’être bien armés « afin que la patrie ne subisse plus jamais le joug de l’étranger qui guette à la frontière. » Il faut toujours tenir compte, quand on apprécie la politique de l’Italie, des difficultés redoutables inhérentes à sa situation dans le monde; il faut aussi se souvenir que, depuis les temps de Caton d’Utique, les dieux eux-mêmes, en Italie, sont du parti du plus fort. V Ce que l’on peut dire de la Russie, de l’Angleterre et de la France, se dégage, par antithèse, de ce que nous venons de montrer à propos des puissances tripli-ciennes. — Rien de plus naturel, do plus légitime que la surprise douloureuse de l’opinion russe à la nouvelle de l’annexion de la Bosnie-IIerzégovine. En 1878, la Russie victorieuse a été obligée de soumetlre intégralement le traité de San-Stefano au Congrès qui l’a dépouillée des avantages acquis au prix d’une si rude campagne ; en bonne justice, elle était fondée à espérer que l’Europe tiendrait à honneur d’évoquer devant une conférence et de discuter l’annexion à l’Autriche de la Bosnie-Herzégovine délivrée du joug turc par le sang des soldats du Tsar. Mais, comme l’a dit Bismarck, (( l’indignation n’est pas un état d’esprit politique », lorsqu’on n’est pas prêt à la soutenir par la force. M* lsvolski a eu une double illusion : il a trop écouté