154 l’annexion de la bosnie-iierzégovine améliorer le sort des paysans dont Andrassy, au Congrès, déplorait la condition misérable. Des troubles en Bosnie avaient, à maintes reprises, inquiété les puissances ; elles souhaitaient d’en empêcher le retour et c’est pourquoi elles y installèrent l’Autriche. En disposant d’elle, l’Europe n’a pas demandé à la Bosnie d’être heureuse, elle ne lui a demandé que d’être sage et de se faire oublier. Comment le tsar Alexandre II et Gortchakof, par la convention de Reichstadt, dès le 8 juillet 1876„ reconnurent à l’Autriche, en échange de sa neutralité, le droit d’occuper la Bosnie et l’Herzégovine, et comment, au Congrès, ce fut lord Salisbury, adroitement circonvenu par Bismarck, qui proposa de confier à l’Autriche l’administration des deux provinces, nous l’avons exposé dans l'Europe et l'Empire ottoman *. M. Hanotaux, dans deux chapitres pleins de vie et de dramatique intérêt du IVe volume de son Histoire de la France contemporaine2, l’a montré mieux encore. Il y fait jouer devant nous les ressorts secrets des négociations et met en scène les personnages : les Russes résignés, les Anglais dupés, le comte Corti, pour avoir esquissé une timide protestation, rabroué par Andrassy. Ces faits sont acquis à l’histoire, il n’est, plus nécessaire d’y revenir; mais il fallait les rappeler pour établir, avant tout débat, la responsabilité de l’Europe et, en même temps, son droit d’intervenir dès qu’il s’agit de modifier la nature ou d’accroître l’étendue des pouvoirs qu’elle-même à conférés à l’Autriche en Bosnie-IIerzé-govine. Pour nous rendre compte des raisons qui ont donné à l’aifaire de Bosnie une ampleur inattendue et inquiétante, il est nécessaire que nous écoutions successivement les explications de l’Autriche et la protestation 1. Voyez page 20 et suiv. 2. Chapitres n et v.