422
LA ROUMANIE
sion de parler, un Roumain de marque publiait sous le pseudonyme « Un Latin » un projet de confédération balkanique dont il proposait de donner la présidence au roi d’Italie proclamé empereur, tandis qu’un prince italien serait devenu le souverain direct des Albano-Yalaques1. Sans doute, il s’agit plutôt là d’ambitions vagues que de desseins mûrement préparés ; il n’en est pas moins certain que les Roumains ont esquissé en Macédoine une forme très ingénieuse d’impérialisme ethnique et linguistique. Une rupture diplomatique entre la Roumanie et la Grèce fut la suite de la propagande roumaine parmi les Yalaques, mais les rapports avec le gouvernement ottoman restèrent excellents. Aujourd’hui, « grécisants » et « roumanisants » ont cessé de se combattre les armes à la main, et les relations diplomatiques entre Athènes et Bucarest ont été reprises (avril 1911); mais la révolution ottomane n’a pas coupé court à la propagande roumaine en Macédoine; les Yalaques du Pinde, avec leurs écoles où l'on parle roumain, se distinguent toujours des Grecs par leur loyalisme plus actif à l’égard des Turcs et par leur résistance à l’influence religieuse et politique du Patriarcat phanariote; pour la politique roumaine, ils restent comme une monnaie d’échange ou comme un jalon d’attente pour le cas où de nouvelles complications viendraient à changer les destinées de la Turquie d’Europe. '
  Les Yalaques du Pinde ne sont que les cousins germains des Roumains de la Moldavie et delà Yalachie, mais les Roumains de Transylvanie sont bien leur.1' frères. Le massif transylvain est la véritable patrie de la race, la forteresse historique de la nationalité. Les Roumains qui vivent sujets du roi Habsbourg et goU' vernés parles Hongrois sont aujourd’hui près de 3 nu '
  1. Une Confédération balkanique comme solution de la question d Orient, par Un Latin. Pion, 1905, in-12.