292 UNE FQRME NOUVELLE DES LUTTES INTERNATIONALES pathie est particulièrement vive ; les manifestations des Cretois en faveur de leur annexion à la Grèce, l’enthousiasme national des Hellènes du royaume pour leur réunion avec leurs frères insulaires provoquèrent parmi les Jeunes-Turcs une très violente irritation. Ils décidèrent de recourir au boycottage. Un Comité de boycottage fut organisé à Constantinople, sous l’inspiration directe du Comité Union et Progrès. Non seulement les marchandises grecques furent boycottées, mais encore toutes les marchandises apportées par les bateaux grecs. On sait que tout l’Archipel, la mer Marmara, la mer Noire sont sillonnés de petits bateaux grecs qui font le cabotage le long des côtes de FErnpire ottoman. Le boycottage des bateaux grecs se trouva donc paralyser du même couple commerce turc. Les ports helléniques s’encombrèrent de fruits, de légumes, d’olives qui pourrissaient sur place, mais, dans les ports turcs aussi, les fruits et les légumes attendaient en vain le bateau qui aurait pu les emporter. En outre, le commerce de toutes les puissances se trouvait lésé, car les bateaux autrichiens, anglais, allemands ou français ne touchent qu’aux grands ports, et ce sont les petits bateaux grecs qui viennent y chercher les marchandises pour les transporter ensuite partout où elles sont demandées. A la fin de juin 1910, les ambassadeurs lirentune démarche auprès de la Porte pour demander la cessation du boycottage anti-grec et la répression des troubles que le fanatisme nationaliste des Jeunes-Turcs provoquait dans certains ports. Le gouvernement, par une circulaire du 1er juillet, conseillait, sur un ton paternel, aux boycotteurs de s’abstenir. Le Tanin se contentait de déclarer qu’il fallait boycolter avec discernement et n’atteindre que les marchandises grecques sans léser le commerce général. Le 10 août, nouvelle démarche des ambassadeurs; ils adressent à la Porte « une protestation vigoureuse contre le syndicat des gens du port qui