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LE PRÉSENT ET l/AVENIR
été jusqu’ici, a déjà produit une heureuse répercussion sur la rentrée des impôts ; les deux dernières années accusent une plus-value, au moins dans les services contrôlés par la Dette; elle est loin encore de permettre l’équilibre du budget, mais elle atténue l’importance du déficit. En Macédoine jusqu’à la révolution de 1908, et depuis lors, dans tout l’Empire, les Turcs, assistés de conseillers européens, ont travaillé non sans succès à mettre de l’ordre et de la régularité dans leurs finances. Un budget a été établi, présenté au Parlement, discuté par lui : c’est une nouveauté considérable, mais qui ne produira tous ses bons effets que lorsque seront données, comme cela se fait chaque mois en France, des indications exactes sur la rentrée des impôts comparée à celle de l’exercice précédent et aux prévisions budgétaires. Souvent l’inexpérience des fonctionnaires rend inefficaces les réformes les plus utiles : il en a été ainsi de l’introduction, :en mars 1910, de la comptabilité en partie double; l’ignorance des employés est telle que ce nouveau système les a absolument déroutés et rebutés, si bien que, en maints endroits, ils ont préféré renoncer à toute comptabilité! Cet état de choses se modifiera peu à peu, à mesure que des fonctionnaires compétents se formeront; déjà un service d’inspection des finances fonctionne avec des jeunes gens qui sont venus en France s’initier à nos méthodes et au fonctionnement de nos institutions fiscales. Mais on n’a pas encore préparé la réforme de l’assiette et de la perception de l’impôt. En Macédoine, les dîmes sont toujours affermées, la plupart du temps aux grands propriétaires de tchiflik, qui deviennent ainsi, en même temps que propriétaires, agents de la puissance publique, et qui en abusent. Les Jeunes-Turcs ont déjà des financiers habiles qui se rendent compte de la nécessité de réformes profondes; mais lisez les journaux nationalistes et même la conférence que Halil bey, pr^"