398 CINQUANTE ANS DE RÈGNE poursuivi implacablement ses vengeances. Quelques comparses ont été relâchés, parmi lesquels le dénonciateur Raikovitch, l’ancien ministre des finances Giouro-vitch; mais les principales victimes restent en prison. Cette rigueur, dans une cause si douteuse, a produit en Europe une impression pénible d’étonnement et de tristesse. Les frontières méridionales du Monténégro ont retenti du bruit des combats que les Albanais et les Turcs se livraient dans les cantons frontières. La réconciliation s’est achevée entre les tribus albanaises et leurs ennemis héréditaires du Monténégro ; des milliers d’Al-banais ont cherché un refuge sur le territoire monténégrin; des incidents de frontière sont survenus qui ont dégénéré en petits combats ; le roi Nicolas a mobilisé ses troupes, au milieu d’un renouveau du vieil enthousiasme des guerres turques d'autrefois ; et l’on a pu se demander si la guerre n’éclaterait pas entre l’Empire ottoman et le petit royaume. C’est à ce moment (mai 1911) que le gouvernement russe, sur les instances, dit-on, des deux grandes-duchesses monténégrines, fit faire par son ambassadeur une démarche auprès du gouvernement ottom :n pour prévenir un conllit entre la Turquie et le Monténégro. L’amnistie qui rétablit la paix en Albanie semble devoir mettre fin à ces incidents dont nous avons déjà marqué l’importance dans le post-scriptum du précédent chapitre. juillet 1911.