DANS LA POLITIQUE DANUBIENNE ET BALKANIQUE 423 lions et demi ; ils forment la grande majorité de la population de la Transylvanie; ils sont nombreux dans le Banal, la Crichiane etle Maramourèche. C’est un peuple de paysans ; la noblesse a été, depuis des siècles, magya-risée ou attirée vers le Bas-Danube, et le peuple a été réduit au servage de la glèbe ; il est resté dans cette condition jusqu’au règne de Joseph II. Les longues luttes des Roumains des Carpathes pour sauvegarder et, plus tard, pour recouvrer leur indépendance ne sont pas aujourd’hui notre sujet. Il faut rappeler cependant qu’au moment de la Révolution do 1848, l’une des revendications des Hongrois fut l’incorporation de la Transylvanie, qui, jusque-là, formait un duché autrichien séparé, au royaume de Hongrie ; aussi vit-on les Roumains se lever pour le maintien de leur autonomie relative et combattre vigoureusement, comme les Croates de Jellachich, pour l’Empereur et Roi contre les Magyars ; ils contribuèrent à l’échec final des armées hongroises. Us devaient être mal récompensés de leur loyalisme ; le compromis de 1867 consacrait l’incorporation de la Transylvanie à la Hongrie et abandonnait les Roumains à la discrétion des Magyars. L’histoire des Roumains de Hongrie, depuis cette époque, est celle des efforts du gouvernement et des fonctionnaires de Budapest pour les magyariser et de la résistance passive de cette race de paysans tenaces. Nous ne raconterons pas ces luttes que nous ne considérons aujourd’hui que du dehors et du point de vue roumain. La politique du roi Carol se désintéresse officiellement des revendications des Roumains de Hongrie; liée à la Triple-Alliance, elle ne saurait encourager ouvertement, dans l’Erapire austro-hongrois, un foyer d’irrédentisme; mais comment empêcherait-elle la presse et l’opinion publique de s’intéresser au sort de ces « frères séparés » et de reprocher aux Hongrois, qui revendiquent avec •■ant d’énergie les droits de leur nationalité, de mécon-