LA QUESTION ALBANAISE 335 un peu partout, parmi les catholiques du Nord et les Tosques hellénisés, des esprits plus hardis, des jeunes gens élevés en Autriche ou des émigrés revenus d'Amérique, rêvent l’organisation de l’Albanie en une sorte de Confédération, sur le modèle de la Confédération suisse, ou à l’image des anciens clans écossais. La Mirditie serait le premier noyau du futur État qui, lui-même, serait un des membres de la Confédération balkanique, — un rêve elle aussi, mais qui hante des esprits de plus en plus nombreux2. Une Albanie indépendante deviendrait la pierre angulaire d’une telle Confédération ; mais sa naissance serait probablement aussi le prélude de l’expulsion des Turcs d’Europe. Or, l’avenir de l’Albanie ne se décidera pas seulement entre Albanais et Turcs, et c’est à quoi ceux-ci feront bien de prendre garde : l’Europe, et plus particulièrement l’Autriche et l’Italie, sont, au premier chef, intéressées dans la question. Y Etre maître d’une route, au point de vue militaire, ce n’est pas seulement occuper la vallée où est tracé le chemin, c’est surtout tenir les hauteurs qui la dominent. Le maître de la route de Salonique, c’est le maître de l’Albanie. Depuis que l’Autriche a des visées sur la Prendre leur constitution au sérieux; nous croyons sur la foi de cette institution qu’une opposition loyale et au grand jour est désormais non seulement un droit indiscutable mais un des ressorts indispensables du régime nouveau. Nous croyons qu’à l’exemple du parti Rationaliste irlandais et d’autres partis analogues, il y a place dans la Turquie constitutionnelle pour un parti nationaliste albanais.....Nous rappelons que cette autonomie administrative que nous réclamons a existé de 1467 à 1822 à la satisfaction des Ottomans. » -■ Voyez ci-dessous chapitre ix.