LE CONFLIT AUSTRO-SF.RBE 435 jets, ils trouvèrent créance en Bosnie, en Serbie et dans toute la presse européenne. L’occasion pouvait paraître tentante, au moment où la Russie était occupée chez elle et où l’Allemagne, par la bouche du prince de Bülow, avait, après la Conférence d’Algésiras, solennellement promis à son alliée de lui prêter, le cas échéant, un concours efficace. Quoi qu’il en soit, que l’on ait voulu ou non, à Vienne, faire une expérience, elle est faite, et elle est concluante. L’irritation de la population serbe se manifesta d’une façon tellement significative qu’au dernier moment, l’Empereur averti, dit-on, que des manifestations peu sympathiques étaient préparées contre lui, renonça à son voyage et délégua à sa place l’archiduc héritier qui reçut pour instructions de se borner à un rôle strictement militaire. Les incidents de l’été 1906 ont révélé le mécontentement sourd qui, depuis longtemps, grandit en Bosnie et en Herzégovine ; les Slaves de Bosnie et ceux de Serbie, luttant au même moment, pour la même cause, contre la prépondérance de Vienne, ont pris conscience plus que jamais de leur solidarité ; l’idée 'lune union des peuples jougo-slaves contre la poussée du Nord a fait des progrès dans les esprits et a commencé de s’implanter dans les cœurs. Il n est pas douteux que les agents secrets de la propagande serbe en aient profité pour redoubler leurs efforts et souffler la haine de l’Autriche dans tous les cœurs slaves *. « La Bosnie, c’est notre Alsace-Lor-raine », me disait dernièrement un Serbe : les Serbes *• « En Serbie, ce sont des courants populaires qui sont excités wtre l’Autriehe-Hongrie et l’on n’a pas pu se dissimuler que des I'n '‘tives ont été faites pour nouer en Bosnie des relations avec f,s Eients mécontents et les exciter. Deux expulsions ont été iilj?'“ * (Le baron d’Æhrenthal aux délégations hongroises, le 11 Décembre 1906.)